La consommation des seniors, une cible délaissée, selon le Credoc

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à vélo, le 14 août 2004 le long de la plage de Ouistreham (Calvados) (Photo : Mychele Daniau)

[18/05/2010 16:43:25] PARIS (AFP) D’ici à 2015, le poids des seniors dans la consommation dépassera les 50%, ce qui devrait inciter les entreprises françaises à se préoccuper davantage de cette cible commerciale qui pourrait consommer beaucoup plus, estime mardi une étude du Credoc.

Selon cette étude, les seniors (plus de 50 ans) assureront la majorité des dépenses dans la plupart des marchés en 2015 alors que leur poids démographique sera de 39%. Ils pèseront 54% des dépenses de consommation contre 48% en 2005.

Leur poids grimpera à 64% pour les dépenses de santé (contre 57% dix ans avant), à 60% pour l’alimentation (contre 53%) ou 58% pour l’équipement de la maison (contre 50%).

“L’allongement prévisible de la durée des carrières, l’augmentation de la part des doubles retraites chez les couples âgés et les revenus du patrimoine permettront de continuer à drainer des ressources vers les seniors”, affirme le Credoc.

Leur niveau de vie reste en moyenne supérieur aux moins de 50 ans mais, souligne le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, leurs dépenses de consommation “diminuent au-delà de la cinquantaine au fur et à mesure de l’avancée en âge”, notamment avec la perte d’autonomie.

Du coup, le taux d’épargne s’accroît avec l’âge: de 17% en moyenne pour les seniors contre 1% pour les moins de 50 ans.

Or selon le Credoc, une partie non négligeable de leur épargne pourrait être consacrée à la consommation de produits et services mieux adaptés à leurs modes d’existence et à leurs capacités physiques.

L’observatoire souligne pour les 10 ans à venir le potentiel de développement des marchés des 50-70 ans de par leur forte croissance démographique, mais aussi celui des plus de 70 ans qui “sont aujourd’hui structurellement sous-consommateurs”.

“Il y a un marché à prendre”, déclare à l’AFP Franck Lehuédé, co-auteur de l’étude avec Pascale Hébel, et “si on ne le fait pas, soit les gens ne consommeront pas, soit ils achèteront des produits à des entreprises allemandes, japonaises ou coréennes” qui ont déjà investi dans cette cible.

Le centre pointe en particulier l’alimentation, l’équipement de la maison, les loisirs, les transports, mais aussi la technologie et l’habillement avec des baby-boomers plus compétents que leurs ainés sur internet, et plus soucieux de leur esthétique.