Made in… : les eurodéputés veulent que l’origine des vêtements soit claire

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à Brassac, dans le Tarn (Photo : Pascal Pavani)

[18/05/2010 17:19:55] STRASBOURG (AFP) Le Parlement européen a demandé mardi que les étiquettes de tous les vêtements vendus en Europe portent la mention de leur pays de fabrication, afin de clarifier la provenance des produits issus de pays à faible coût de main d’oeuvre.

Les eurodéputés réunis en séance plénière à Strasbourg ont ainsi soutenu la position défendue par la Commission pour rendre obligatoire la mention “made in” et interdire les étiquetages ambigus qui laissent entendre que des chemises fabriquées en Chine ou au Pakistan proviennent de l’Union européenne.

“Les consommateurs sauront ainsi quel produit ils achètent et où il a été fabriqué”, s’est félicité le commissaire à l’Industrie Antonio Tajani.

“Il s’agit d’un signal fort pour les citoyens et pour les PME”, a-t-il ajouté.

“L’industrie du textile représente une ressource importante pour l’économie européenne, et ma priorité sera de défendre cette industrie et le travail de milliers de personnes qui réalisent des produits de qualité appréciés partout dabs le monde”, a-t-il conclu.

Le texte doit maintenant être soumis au Conseil, représentant les Etats membres. Un projet de loi similaire, mais portant sur l’ensemble des produits importés en Europe et pas seulement sur le secteur textile, y est bloqué depuis cinq ans, faute d’accord entre Etats.

“Le consommateur a le droit de savoir d’où vient le produit”, a insisté lors du débat le rapporteur du texte, le libéral néerlandais Toin Manders.

“Dans certains pays (de fabrication), on déplore encore malheureusement des cas de travail d’enfants ou d’esclavage”, a souligné de son côté la socialiste allemande Evelyne Gebhardt, dont le pays compte plusieurs chaînes de magasins “discount” proposant des articles textile à très bas coût, produits pour la plupart en Asie.

L’ajout de la mention d’origine permettrait également de protéger les petites et moyennes entreprises européennes qui continuent à fabriquer des vêtements en Europe et n’ont pas délocalisé, a fait valoir la conservatrice italienne Lara Comi, dont le pays compte encore une importante filière textile.

A moyen terme, le texte adopté mardi préconise d’aller plus loin que la seule mention du pays de fabrication: le rapport suggère que, dans les deux ans qui suivront l’entrée en vigueur du texte – pour l’heure encore hypothétique -, la Commission présente d’autres propositions, comme par exemple la possibilité d’introduire un “étiquetage social” qui évoquerait des “critères éthiques” de fabrication, notamment la rémunération des ouvriers.