érôme Kerviel, le 20 mai 2010 à Paris. (Photo : Thomas Coex) |
[20/05/2010 15:09:48] PARIS (AFP) Jérôme Kerviel pense que son procès sera une occasion de “mettre sur la place publique le débat sur la moralisation” des marchés financiers, alors que les spéculateurs viennent encore d’être pointés du doigt, cette fois dans la crise grecque.
“Sur la dette grecque, on a entendu tous les chefs d’Etat dire: on ne laissera pas faire les spéculateurs. Mais il y a deux ans, ils avaient dit la même chose, j’ai du mal à comprendre ce double discours”, a déclaré l’ancien trader de la Société Générale jeudi à l’AFP.
Jérôme Kerviel, 33 ans, accusé d’avoir fait perdre à la banque près de 5 milliards d’euros début 2008, en prenant des positions hors normes sur les marchés financiers, doit comparaître à partir du 8 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
Dans un livre paru début mai, il a expliqué avoir été pris dans un engrenage, tout en affirmant que la banque était au courant de ses opérations mais a laissé faire tant qu’elles rapportaient de l’argent.
Evoquant son procès, il se dit plutôt confiant, au regard des “éléments techniques et de preuves” recueillis par sa défense. De plus, dit-il, “des gens sont prêts à apporter leur témoignage, éclairer le tribunal” sur le fonctionnement d’une salle de marchés.
“Mais cela va être tendu, oui, parce que les enjeux sont colossaux”, estime le jeune homme.