éou reçoit son momologue libyen, Baghdadi Mahmoudi, le 21 mai 2010 à Athènes. (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[23/05/2010 08:50:42] ATHENES (AFP) Plongée depuis des mois dans une grave crise financière, la Grèce veut attirer des capitaux étrangers, de la Chine aux pays arabes en passant par la Turquie, espérant relancer son économie et apaiser le choc des mesures de rigueur.
Craignant la récession, s’annonçant cette année deux fois plus grave que prévu (-4%) et la hausse du chômage, passé de 9% en décembre à 12% en février, le Premier ministre grec Georges Papandréou s’est dit déterminé à oeuvrer pour renforcer la compétitivité et les investissements, en baisse depuis des années.
De la tribune du Forum économique arabe tenue jeudi à Beyrouth, auquel ont participé 25 pays, M. Papandréou a appelé les pays arabes à investir en Grèce, affirmant que son gouvernement prenait “des mesures drastiques pour favoriser l’environnement des affaires et combattre la bureaucratie et la corruption, entraves majeures” au développement économique.
Vendredi, le Premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi, en visite à Athènes, a convenu avec M. Papandréou du renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines énergétique, touristique et de la construction ainsi que l’augmentation des entreprises libyennes en Grèce.
Les pays arabes ont exprimé à plusieurs reprises leur intérêt à investir en Grèce.
Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr al-Thani, avait indiqué au début mai lors d’entretiens à Athènes avec M. Papandréou que son pays souhaitait “investir cinq millions de dollars mais qu’il fallait la détermination des deux pays pour y arriver”. Le Qatar a déjà investi dans une usine de gaz naturel dans le port d’Astakos (ouest).
En mars, la Grèce a convenu la vente au groupe émirati Abu Dhabi Mar de 75% des parts d’Hellenic Shipyards détenues par le groupe allemand ThyssenKrupp, qui avait racheté l’unité à l’Etat grec en 2005.
En outre, la visite du mardi à vendredi du président du groupe chinois Cosco Wei Jiafu à Athènes et ses entretiens avec M. Papandréou et les ministres du Développement et de la Marine marchande, Luka Katséli, et des Transports, Dimitris Reppas, ont renforcé les perspectives pour la poursuite des investissements chinois en Grèce, surtout dans le port du Pirée (près d’Athènes).
Cosco est déjà établi au Pirée, disposant de deux quais au centre de conteneurs (Sempo) du port, à la suite d’un contrat de concession de 3,4 milliards d’euros, pour 35 ans, conclu en novembre 2008.
La visite de M. Wei portait sur les investissements dans les infrastructures portuaires, les chantiers navals ainsi que le développement d’un grand centre de commerce dans la plaine de Thriasos, à l’ouest du Pirée.
Selon M. Reppas, la Chine pourrait aussi être intéressée par des investissements dans le groupe public grec des chemins de fer (Ose), lourdement endetté et en voie de privatisation.
Il y a dix jours, la visite officielle du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, accompagné d’une centaine d’hommes d’affaires, a permis de conclure une vingtaine d’accords sur le tourisme, l’énergie et l’environnement.
Afin de faciliter l’implantation des entreprises en Grèce, Mme Katséli, a récemment annoncé l’élaboration d’un projet de loi levant les entraves bureaucratiques.
“Toutes ces initiatives sont positives (…) mais je serais plus optimiste si les changements annoncés avançaient plus rapidement”, a affirmé à l’AFP Angelos Tsakanikas, chef du département des études de l’Institut grec des recherches économiques et industrielles (Iove).
“Il faut passer à l’action, sinon tous ces problèmes vont de nouveau bloquer les investisseurs potentiels”, a ajouté cet expert.