équipées de caméras pour réaliser des clichés de rues pour Google Street View. (Photo : Daniel Mihailescu) |
[23/05/2010 12:16:30] GENEVE (AFP) La Suisse a besoin de nouvelles règles pour réguler des services internet, comme ceux de Google, qui pourraient enfreindre la protection de la vie privée, a estimé Hanspeter Thuer, le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence.
“Je crois que des services internet et applications qui pourraient mettre en danger les droits de la personne doivent être soumis à une procédure d’autorisation”, estime M. Thuer dans une interview au journal Sonntag paru dimanche.
“Nous avons besoin d’un changement de législation pas seulement pour Google, mais pour toutes les applications des technologies de l’information. Tous ceux qui proposent sur le marché des applications qui pourraient nuire aux droits de la personne doivent être certifiés”, a-t-il estimé.
Les autorités helvétiques ont assigné Google devant la justice, estimant que son site “Street View” ne respectait pas la vie privée. Google a accepté de ne pas diffuser de nouvelles images prises dans la Confédération avant le jugement du tribunal.
Street View permet à ses utilisateurs de naviguer virtuellement dans certains lieux publics grâce à des images fixes prises par des véhicules équipés de caméras.
La Commission suisse de protection des données a déploré la présence de certaines images montrant des visages ou des plaques d’immatriculations facilement identifiables et insuffisamment “floutées”, qui pouvaient être un problème notamment aux abords des hôpitaux ou des prisons.
Par ailleurs, une controverse est apparu sur le fait que Google a récolté, via des réseaux WiFi non sécurisés, des données personnelles lors de la préparation de Street View. La direction de Google a affirmé que ces données avaient été recueillies par erreur.
M. Thuer a souhaité qu’un groupe d’experts soit constitué pour enquêter sur ce qui s’est passé et établir quel genre de données ont été recueillies : “Il est difficile d’imaginer qu’un groupe multinational avec tant d’experts ait recueilli des données sur des années et que ce soit juste une erreur”.
“Mais je ne vais pas l’exclure. Je m’attends maintenant à des révélations complètes sur ce qui s’est exactement passé. La crédibilité de la compagnie en dépend”, a-t-il dit.