ûtent du vin lors de l’édition 2008 de Vinexpo Asie Pacifique, à Hong Kong, le 27 mai 2008 (Photo : Antony Dickson) |
[24/05/2010 10:10:42] HONG KONG (AFP) La quatrième édition de Vinexpo Asie Pacifique, réunissant 840 exposants de 32 pays, s’ouvre mardi à Hong Kong, alors que la crise économique mondiale a poussé les pays exportateurs à mettre l’accent sur le marché le plus dynamique et prometteur au monde: la Chine.
“Un peu comme le cru 2009 de Bordeaux, ce Vinexpo s’annonce exceptionnel. Les exposants sont plus nombreux et nous attendons plus de 10.000 professionnels, dont une grande partie viennent de Chine”, indique Robert Beynat, son directeur général.
Organisé chaque année paire (les impaires sont réservées à la version bordelaise), Vinexpo Asie revient à Hong Kong, porte d’accès au vaste marché asiatique et surtout chinois.
Près de la moitié des 8.500 m2 d’exposition sont occupés par des vins français, la France étant le premier fournisseur de vin en Asie et en Chine. Les vins italiens, espagnols et allemands complètent l’offre européenne.
Pour le continent américain, les Etats-Unis doublent le nombre de sociétés exposantes tandis que les producteurs du Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande) augmentent de 30% leur présence.
“La Chine et Hong Kong constituent les marchés les plus dynamiques d’Asie, avec une consommation par habitant en hausse et des importations en forte croissance (+8,7 millions de caisses de 9 litres en 2008). C’est vers ces marchés que se tournent les producteurs alors que l’Europe et les Etats-Unis sont en sortie de crise”, souligne M. Beynat.
Le Japon, 7ème pays au monde par le chiffre d?affaires des vins importés reste le premier pays importateur de la zone. Mais à l?horizon 2013, la Chine aura presque rattrapé le Japon par ses importations de vins en valeur, selon Vinexpo.
L?Asie-Pacifique concentre par ailleurs 50,6% de la consommation mondiale de spiritueux. Entre 2009 et 2013, cette consommation devrait de nouveau progresser de 4,7%.
“Il y a en Chine une population de 100 à 150 millions de personnes aux revenus qui leur permettent de boire du vin. C’est cette clientèle, et pas seulement celle des millionnaires, que nous devons toucher”, confie Alain Vironneau, le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).
Alors qu’un adulte français boit en moyenne 50 litres de vin par an (25 litres pour un Britannique), un Chinois ne consomme qu’un demi-litre, “mais sa consommation devrait passer à 3 litres dans les 5 ans qui viennent”, ajoute M. Beynat, pour illustrer l’énorme potentiel du marché chinois.
“Notre défi est d’expliquer aux Chinois qu’il y a des bons vins à tous les prix et qu’il n’est pas réservé à une élite”.
Producteur historique, la Chine, où 90% du vin consommé est produit localement parfois en partenariat avec des groupes français comme Castel ou Rémy Cointreau, est aussi appelée à accroître sa production et à l’améliorer.
“Plus les Chinois vont planter de vignes et plus ils vont produire, plus ils vont boire de vin. Les importations augmenteront alors et nos producteurs en bénéficieront”, assure M. Beynat.
Vinexpo sera également l’occasion pour la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux d’approfondir un accord de coopération conclu en 2008 avec le gouvernement de Hong Kong dans le domaine du tourisme et du vin.
Alors que 196 entreprises de la région Aquitaine travaillent régulièrement à Hong Kong, la CCI y organise aussi Dream-Up Bordeaux, pour promouvoir parallèlement l’agroalimentaire, le tourime et la gastronomie, et favoriser l’investissement chinois en France, notamment dans des propriétés viticoles.