Zone euro : Barroso critique l’Allemagne dans la gestion de la crise grecque

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ésident de la Commission européenne, José Manuel Barroso gle 21 mai 2010. (Photo : Tiziana Fabi)

[24/05/2010 16:06:56] BERLIN (AFP) Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s’en prend aux principaux responsables politiques allemands, accusés de trop peu défendre l’euro, malmené depuis la crise grecque, dans un entretien à paraître mardi.

“Ces dernières années il ne s’est pas trouvé beaucoup de voix importantes dans la politique allemande pour expliquer à l’opinion publique à quel point il était important pour l’Allemagne d’avoir l’euro”, a déclaré M. Barrroso au grand quotidien des affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung.

“Les hommes politiques doivent aussi dire que l’économie allemande irait beaucoup plus mal sans l’euro”, a-t-il ajouté, rappelant que la part de la zone euro dans le commerce extérieur du pays n’a cessé d’augmenter.

Ces dernières semaines, une majorité d’Allemands ont rejeté l’idée d’un plan d’aide à la Grèce, parfois en des termes très virulents, et le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a semblé hésiter avant de céder.

“Notre processus de décision a tout simplement duré trop longtemps. Les marchés ont vu trop de signaux contradictoires”, a indiqué M. Barroso.

Prenant encore à rebours les critiques de la monnaie unique, notamment en Allemagne, le président de la Commission a ironisé en rappelant que “l’euro n’était pas une invention de la Grèce, de l’Irlande ou de l’Espagne. C’était un projet franco-allemand”.

“La Grèce a falsifié et manipulé (ses comptes, ndlr). C’est inacceptable. Mais l’Allemagne ne s’est pas toujours non plus comportée en conformité avec l’esprit du Pacte de stabilité”, a-t-il ajouté.

Le président de la Commission européenne s’est de nouveau déclaré confiant que “l’euro n’allait pas échouer”. “C’est une monnaie très forte”, a-t-il assuré, ajoutant que dans la crise actuelle, “l’euro n’était pas le problème”, mais les déficits.

La Commission a récemment proposé de davantage contrôler les budgets des Etats membres. Une première réunion autour du président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a aussi eu lieu la semaine dernière pour renforcer le Pacte de stabilité.

Dans ce cadre, M. Barroso a émis des réserves sur certaines propositions avancées par le gouvernement de Mme Merkel, estimant notamment qu’il était “presque impossible” d’aller plus loin que les traités actuels dans la restriction du droit de vote des pays trop déficitaires.

L’Allemagne envisage la suspension pendant au moins un an des droits de votes pour les décisions prises au niveau de l’UE.

M. Barroso a également qualifié de “conjecture” l’idée qu’un pays quitte la monnaie unique.

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