L’euro en fort recul, la crise coréenne s’ajoute aux craintes sur l’Europe

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èces d’un euro et un billet d’un dollar (Photo : Joël Saget)

[25/05/2010 09:54:12] LONDRES (AFP) L’euro poursuivait sa rechute mardi face au billet vert, repassant sous 1,23 dollar, alors que les tensions géopolitiques entre les deux Corée s’ajoutaient aux inquiétudes sur l’endettement de la zone euro et poussaient les investisseurs à se réfugier vers le dollar et le yen.

Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro valait 1,2204 dollar contre 1,2361 dollar lundi vers 21H00 GMT.

La monnaie unique européenne reculait également face à la devise nippone à 109,47 yens contre 111,58 yens la veille, après être tombé jusqu’à 109,34 yens vers 08H55 GMT, son plus bas niveau en près de 10 ans.

Le billet vert cédait aussi du terrain face au yen, à 89,70 yens contre 90,28 yens lundi soir.

“Les craintes sur les dettes de la zone euro sont renforcées par une montée des tensions en Asie après la publication d’un rapport indiquant que la Corée du Nord se prépare à la guerre”, ce qui profite d’abord au yen, mais aussi au dollar, face à l’ensemble des autres devises, expliquait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo Mitsubishi.

Le yen et le dollar font traditionnellement office de devises refuges en période de crise.

Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Il a placé son armée en état d’alerte alors que la Corée du Nord est accusée d’avoir coulé un navire de guerre sud-coréen.

La monnaie unique, qui avait réussi à rebondir au dessus du seuil de 1,26 dollar vendredi, repartait ainsi vers les profondeurs. Mercredi dernier, elle avait atteint 1,2144 dollar, son niveau le plus bas face au billet vert en quatre ans.

Ces bruits de botte ont aussi suscité une panique mardi sur les places financières asiatiques, qui ont fini en forte baisse, et sur les Bourses européennes à l’ouverture.

La veille, la crainte d’une contagion de la crise grecque à d’autres pays endettés de la zone euro avait été alimentée par l’annonce du plan de sauvetage d’une institution financière espagnole, CajaSur, pesant sur la monnaie unique.

L’Espagne a déjà annoncé des mesures d’austérité, dans le sillage de la crise de la dette grecque, qui a mis à mal la confiance dans ce pays et dans d’autres pays endettés de la zone euro tels que l’Irlande, l’Italie et le Portugal.

“La difficulté pour l’euro, c’est que même si l’on accepte que les marchés ont exagéré le traumatisme (de la crise grecque, ndlr), il se trouve dans un contexte peu porteur, avec des restrictions budgétaires, des tensions politiques, et une croissance molle ou inégale (selon les pays)”, résume Daragh Maher, analyste chez Crédit Agricole CIC.

Les investisseurs seront attentifs à la publication aux Etats-Unis, dans l’après-midi, des prix des logements (S&P/Case-Shiller) pour mars et de l’indicateur sur la confiance des consommateurs du Conference Board en mai.

De son côté, la livre sterling n’a pas réagi aux chiffres de la croissance britannique, conformes aux prévisions. Le Produit intérieur brut du premier trimestre a été révisé en légère hausse à +0,3% sur le trimestre et -0,2% sur un an, contre +0,2% et -0,3% annoncés précédemment.

Vers 09H00 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie européenne à 85,47 pence pour un euro, mais reculait face au billet vert à 1,4277 dollar.

La monnaie helvétique progressait face à l’euro, à 1,4222 franc suisse pour un euro, mais reculait face au dollar, à 1,1654 franc suisse pour un dollar.