Les Bourses mondiales replongent, déprimées par la crise coréenne et la zone euro

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électronique indiquant les indices boursiers à Tokyo le 21 mai 2010 (Photo : Toru Yamanaka)

[25/05/2010 10:39:12] TOKYO (AFP) Les Bourses mondiales et l’euro replongeaient mardi à la mi-journée, la crise entre les deux Corées venant s’ajouter aux inquiétudes persistantes sur les problèmes budgétaires de la zone euro, ravivées ce week-end par la mise sous tutelle d’une banque espagnole.

Les Bourses européennes, qui étaient parvenues à terminer à l’équilibre vendredi au terme d’une semaine d’angoisse et avaient fini en ordre dispersé lundi, ont à nouveau lourdement chuté mardi matin dès l’ouverture.

Vers 10H00 GMT, la plupart creusaient leurs pertes, Paris dégringolant de près de 4%, Londres, Francfort et Bruxelles de plus de 3%, Madrid et Milan de plus de 5%.

Dans le sillage de Wall Street lundi soir, les Bourses asiatiques ont donné le la quelques heures plutôt. Tokyo a notamment plongé de 3,06%, l’indice principal tombant à un seuil qu’il n’avait pas atteint depuis fin novembre 2009. La place nippone est particulièrement affectée par la hausse du yen qui pèse sur les bénéfices des groupes exportateurs du pays.

En cette période de turbulences en Europe, la devise japonaise, considérée comme une valeur refuge, est préférée à l’euro jugé trop risqué par les investisseurs.

L’euro, qui avait réussi à rebondir au-dessus de 1,26 dollar vendredi, repartait mardi vers les profondeurs, repassant sous le seuil de 1,22 dollar, à 1,2184 dollar vers 10H00 GMT.

Quant aux Bourses, “le marché subit deux pressions en même temps: l’inquiétude vis-à-vis de la Corée du Nord et les problèmes budgétaires européens”, a expliqué à Tokyo Tsuyoshi Kawata, expert chez Nikko Cordial.

Fébriles depuis plusieurs semaines à cause de la zone euro, les Bourses asiatiques ont dévissé en réaction à l’annonce de la mise en alerte de l’armée nord-coréenne après que Séoul a menacé lundi Pyongyang de lui “faire payer le prix” du naufrage d’un de ses navires de guerre.

Les “risques géopolitiques”, nés de cette crise, inquiètent les marchés, a précisé Brayan Lai, analyste à la banque Crédit Agricole.

“Wall Street s’est effondré dans les dernières minutes lundi soir alors que des craintes de guerre sur la péninsule coréenne se sont ajoutées à l’inquiétude que les banques européennes, et notamment espagnoles, s’approchent du gouffre”, a noté Ben Potter d’IG Markets, interrogé à Londres.

L’Espagne était également au coeur des préoccupations des investisseurs après l’annonce du placement sous tutelle publique de la caisse d’épargne espagnole Cajasur. Ce plan de sauvetage pourrait coûter jusqu’à 2,7 milliards d’euros, alourdissant d’autant le déficit public déjà énorme de Madrid.

A l’issue d’une mission dans le pays, le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé lundi à l’Espagne des réformes “urgentes” pour améliorer le fonctionnement de son marché du travail et de son système bancaire.

Le gouvernement espagnol s’est déjà lancé dans une politique d’austérité avec l’adoption la semaine dernière d’un décret-loi visant à économiser 15 milliards d’euros en 2010 et 2011.

Au Royaume-Uni, le nouveau gouvernement de coalition a présenté lundi un premier programme d’économies de 6,2 milliards de livres (7,2 milliards d’euros) et l’Italie s’apprête à faire de même, un collectif budgétaire devant être adopté mardi après-midi.