Strauss-Kahn : le marché espagnol du travail trop “rigide” devrait être réformé

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érence de presse à Zurich le 11 mai 2010 (Photo : Fabrice Coffrini)

[25/05/2010 14:53:35] MADRID (AFP) Le marché du travail espagnol est actuellement trop “rigide” et devrait être réformé, a estimé le directeur-général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, après l’appel du FMI à des réformes “urgentes” dans le pays.

“En Espagne, vous avez beaucoup de rigidité, le marché du travail ne fonctionne pas (…). Même par temps favorables, il y a beaucoup de gens au chômage, beaucoup d’emplois à court terme et temporaires. Tout ceci montre que le marché du travail ne fonctionne pas”, a expliqué M. Strauss-Kahn.

Le taux de chômage espagnol est le plus élevé de la zone euro et aussi des pays de l’OCDE avec plus de 20% au premier trimestre.

Le marché du travail “doit être plus efficace et la manière dont les gens sont embauchés ou parfois renvoyés doit être faite de la même manière que dans le reste de l’Europe, pas plus pas moins” a expliqué le responsable français dans une interview réalisée lundi soir par la télévision publique espagnole.

Le responsable, membre du Parti socialiste (PS) français, a indiqué que le FMI appuyait les réformes annoncées par le gouvernement socialiste espagnol mais qu’il fallait désormais les “appliquer”.

Dans un communiqué diffusé lundi à la suite d’une visite d’évaluation en Espagne, le FMI a appelé le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero à “rendre le marché du travail plus flexible pour stimuler l’emploi”

Madrid avait répondu en soulignant que l’analyse du FMI “correspondait à celle faite par le gouvernement espagnol” et que les réformes réclamées avaient déjà été “mises sur la table” par l’exécutif.

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à une manifestation contre le plan d’austérité annoncé par le gouvernement le 20 mai 2010 à Malaga (Photo : Jorge Guerrero)

M. Zapatero a présenté en février les grandes lignes d’une réforme du marché du travail pour réduire l’écart entre employés à durée indéterminée bien protégés et un nombre grandissant de travailleurs précaires.

Il a cependant laissé aux syndicats et au patronat le soin de se mettre d’accord sur le détail de la réforme avant de légiférer.

Le chef du groupe socialiste au Parlement espagnol, José Antonio Alonso avait indiqué lundi que les discussions patronat-syndicats “n’allaient pas très bien” et que faute d’accord, l’exécutif imposerait une réforme “raisonnable”.

Le président de la CEOE, principale organisation patronale espagnole, Gerardo Diaz Ferran s’est montré plus optimiste mardi, indiquant que les positions étaient “assez proches” entre patronat et syndicats sur une majorité de thèmes et qu’il espérait parvenir à un accord d’ici la fin mai pour réformer le marché du travail.