M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l’Artisanat, lors d’une
conférence tenue ce 25 mai 2010, a mis en exergue les efforts que le
gouvernement compte déployer pour développer le secteur de l’artisanat,
essentiellement
la bijouterie
et la tapisserie.
Pour la bijouterie, le ministre a souligné que les dernières mesures
présidentielles concernant la libéralisation du secteur devraient améliorer
sa productivité, étant donné les difficultés auxquelles fait face cette
activité, entre autres le contrôle comme l’obligation d’utiliser le poinçon,
qui limiteraient son essor. De ce fait, il s’agit maintenant de mettre en
place une politique de libéralisation des outils de mesure, ce qui est à
même de permettre un regain de productivité des bijoutiers.
A ces difficultés structurelles, on ajoute l’envolée du prix de l’or,
accompagnée par l’augmentation des taxes et impôts.
Reconnaissant que le secteur ne participe pas à la dynamique économique, M.
Ben Mosbah estime qu’il n’est pas logique de baisser les taxes sur l’or
alors qu’on les maintient sur d’autres produits essentiels. Il ajoute que
l’Office national de l’artisanat n’a aucun rôle de régulation du marché. Il
est seulement chargé de l’investissement et de la mise à niveau alors que
l’or brut revient à la Banque centrale de Tunisie qui le fait ensuite
écouler sur le marché.
Quant à l’activité tapisserie, elle a enregistré un recul au niveau de la
production à hauteur de 50%, en raison de la réticence des artisans qui
s’orientent désormais vers le secteur industriel. Le métier artisanal ne
leur procure pas un revenu suffisant, soit 120 dinars par mois.
Une réticence à laquelle le ministère a décidé d’apporter quelques
encouragements par le commerce équitable et par le contrôle qualité. Le
ministre indique également que les produits artisanaux devraient être mis en
valeur comme des produits créatifs et non plus comme des produits
folkloriques pour les touristes.
Notons que le secteur de l’artisanat a fait l’objet de mesures
présidentielles, permettant à 200 entreprises de bénéficier des avantages du
Programme de mise à niveau industrielle. En collaboration avec l’Office de
l’Artisanat, un programme pilote concernera une trentaine d’entreprises. On
compte également mettre en place six unités techniques spécialisées au sein
des centres techniques industriels ainsi qu’utiliser le logo de l’Office de
l’Artisanat comme un label national pour le secteur.