Le dialogue Chine-USA a maintenu le statu quo sur le taux de change du yuan

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étaire d’Etat américaine Hillary Clinton et le président chinois Hu Jintao, le 24 mai 2010 à Pékin. (Photo : Saul Loeb)

[26/05/2010 15:32:21] WASHINGTON (AFP) La rencontre à Pékin entre gouvernements américain et chinois a permis quelques progrès dans les relations entre les deux puissances économiques, mais maintenu le statu quo sur la question du taux de change du yuan, qui ne devrait pas changer à court terme.

Quand les présidents Hu Jintao et Barack Obama se retrouveront à Toronto (Canada), au sommet du Groupe des Vingt fin juin, cela fera deux ans que le yuan sera resté bloqué dans une marge de fluctuation étroite vis-à-vis du dollar, un sujet d’agacement régulier aux Etats-Unis.

Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner semble avoir adopté un ton conciliant sur la question lors du Dialogue stratégique et économique entre les deux puissances, qui s’est achevé mardi.

Interrogé sur ce qu’il avait obtenu de Pékin, il a indiqué que le yuan n’était qu’un des trois sujets de discussion. Les deux autres étaient le changement de modèle de croissance de la Chine, plus tourné vers la consommation intérieure et moins vers l’exportation, et l’ouverture du marché chinois aux entreprises et investisseurs étrangers.

Quand on lui a demandé si le Trésor comptait toujours publier le rapport au Congrès sur les devises étrangères, qui aurait dû selon la loi être publié en avril et a été repoussé sine die, M. Geithner a été évasif. “Le moment viendra”, a-t-il déclaré.

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Des billets de 100 yuan (Photo : Frederic Brown)

Le marché des changes “a manifesté sa déception”, et conclu que la question restait la même qu’avant le déplacement d’environ 200 délégués américains dans la capitale chinoise, a relevé Nick Bennenbroek, directeur de la stratégie changes de Wells Fargo Bank.

D’après le cours d’un produit permettant de se couvrir contre les changements de cours de monnaies non convertibles comme le yuan, le marché prévoit une appréciation négligeable de la monnaie chinoise (0,6%) sur les douze prochains mois.

A Washington, l’exécutif reste sous la pression de parlementaires qui ont pour partie soutenu un projet de loi instituant des mesures de rétorsion contre les pays manipulant leur monnaie. Les milieux d’affaires s’impatientent aussi.

“Le Trésor s’est dégagé un peu de temps en expliquant qu’une approche conciliante serait plus efficace pour parvenir à des résultats, mais si cela ne produit pas prochainement, il lui sera difficile de résister aux pressions politiques internes qui veulent lui faire désigner la Chine comme manipulant sa monnaie”, juge Eswar Prasad, de l’université Cornell.

Or d’après lui, “l’approche de la campagne des élections législatives à mi-mandat va entraîner une montée des attaques verbales sur la politique de changes chinoise”.

La situation a encore été compliquée par la baisse de l’euro ces derniers mois, qui a automatiquement renchéri les produits chinois dans la zone euro.

Mais pour M. Prasad, cela n’exclut pas un geste de Pékin.

“Un léger mouvement du renminbi (l’autre nom du yuan) ces prochaines semaines pourrait ne pas provoquer le pic habituel de flux spéculatifs dus à l’anticipation d’une poursuite de l’appréciation, les investisseurs internationaux étant plus tournés vers la recherche de refuges”, a-t-il considéré.

“Cela permettrait aussi aux Chinois de se poser en bons citoyens du monde dans la période précédent le sommet du G20”, a-t-il ajouté.