Que veut dire pour les Tunisiens que la France, l’un des derniers bastions de la
retraite à 60 ans en Europe, soit en train de décider d’en reculer les limites à
l’image de ses voisins ?
La France vient ainsi de confirmer que l’âge de départ à la retraite sera
repoussé au-delà de 60 ans même si on ne sait pas encore à quel niveau ce seuil
sera porté. Elle rejoint les nombreux pays européens qui ont déjà pris leur
parti à ce propos ; à commencer par le plus ‘’frais’’, c’est-à-dire la Grèce
dont la crise par laquelle elle passe l’a convaincue de reculer de deux ans, à
63 ans d’ici à 2015, l’âge moyen de la retraite.
En Suède, le départ à 65 ans est en usage depuis 1976. Quant à l’Espagne, elle a
annoncé fin janvier le report de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans. Les
Pays-Bas prévoient aussi de passer à 67 ans en 2025 mais, en attendant, c’est de
65 à 66 ans d’ici 2020. L’Allemagne est également chantre du recul de l’âge de
la retraite à 67 ans en 2029 (sauf pour les salariés ayant déjà cotisé 45 ans).
Au Danemark ainsi qu’en Norvège, ce seuil de 67 ans est déjà une réalité depuis
2007. Reste la Finlande, qui voulait reculer la retraite de 63 à 65 ans mais qui
n’a pas réussi à s’entendre avec ses syndicats.
Voilà donc la France en train de rejoindre les rangs européens de recul d’âge de
la retraite et, pour les Tunisiens, cela équivaut à une tout autre dimension.
Car il est de notoriété publique que nous nous sommes toujours inspirés de la
France ; du Code Napoléon aux méthodes d’enseignement, en passant par la
Culture, la Finance, les méthodes de gestion… et jusqu’au Savoir-vivre !
Tout cela nous invite à rouvrir la réflexion et surtout à agir ; au moins par
l’argument que ce qui vaut pour notre principal partenaire vaut largement pour
nous. Mais, bien sûr, les arguments ne manquent pas : vieillissement de la
population tunisienne, renversement du ratio actifs/retraités, réforme des
systèmes de couverture sociale… Alors, la
retraite bientôt à 67 ans en Tunisie ?