Le Premier ministre israélien Netanyahu à Paris pour l’adhésion d’Israël à l’OCDE

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élien Benjamin Netanyahu, le 25 mai 2010 à Jérusalem (Photo : Jonathan Nackstrand)

[27/05/2010 04:51:01] JERUSALEM (AFP) Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va voir jeudi à Paris l’aboutissement de 16 ans d’efforts avec l’adhésion officielle de son pays à l’OCDE, même si le défi de la pauvreté, toujours répandue dans l’Etat hébreu, reste à relever.

“Pour nous, il est très bénéfique qu’après toutes les tentatives de délégitimer l’Etat d’Israël, vienne un acte qui, au contraire, nous donne une légitimité”, affirme Arye Hilman, économiste à l’université Bar Ilan.

Au début des années 1980, Israël affichait une inflation à trois chiffres et se voyait obligé de dévaluer régulièrement sa monnaie. En 1994, une fois sorti du marasme, l’Etat hébreu a envoyé des observateurs à l’OCDE, le club des nations les plus riches de la planète, première étape de sa route vers l’adhésion.

Pour M. Netanyahu, le feu vert de l’Organisation de coopération et de développement économiques ouvre de nouvelles sources de capital pour Israël, passé du statut d’économie émergente à celui d’économie développée.

“Le statut d’Israël n’est considéré que sous le prisme du processus de paix, qui peut s’interrompre ou avancer selon la volonté des Palestiniens. Mais il y a un nouveau critère de jugement, à savoir le statut économique en particulier le statut de la technologie” en Israël, ajoute-t-il.

Les Palestiniens ont vivement protesté contre la nouvelle, leur ministre des Affaires étrangères Riyad al-Malki regrettant l’adhésion à l’OCDE d'”un Etat occupant violant quotidiennement les droits de l’Homme et le droit international”.

M. Netanyahu a accusé de son côté les Palestiniens d’avoir fait campagne “jusqu’à la dernière minute” contre l’Etat hébreu.

Le PIB israélien par habitant a été estimé à 28.400 USD en 2009, ce qui classerait l’Etat hébreu au 22e rang des 31 membres de l’OCDE, derrière l’Italie mais devant le Mexique, le Portugal et la Corée du sud notamment. D’après M. Netanyahu, Israël ambitionne de faire partie du “top 15” d’ici dix ans.

L’an dernier, la Banque centrale israélienne a fait état d’une croissance du PIB de 0.7% en 2009, alors que la moyenne de l’OCDE est de -3,3%. Dans une note publiée mercredi, l’OCDE prévoit pour sa part une croissance israélienne de 3,8% en 2010 et de 4,2% en 2011. L’inflation, de 3,3% en 2009, devrait baisser à 1,7% en 2010 et remonter à 2,6 % l’année suivante, selon la note.

D’après le gouverneur de la banque, Stanley Fischer, “le système bancaire conservateur et étroitement contrôlé” d’Israël et l’absence d’actifs adossés à des crédits dans son marché financier l’a en partie protégé de la crise financière mondiale.

Mais Israël doit faire face à de nombreux défis.

D’après les normes de l’OCDE, 20% des 7,6 millions d’Israéliens vivent sous le seuil de pauvreté, plus que dans tout autre Etat membre.

Près de 40% des Israéliens en âge de travailler n’ont en outre pas d’emploi, contre près de 33% des pays de l’OCDE, toujours selon l’organisation.

Cela est largement dû aux traditions en vigueur parmi les communautés arabes et ultra-orthodoxes juives, qui ne représentent qu’une faible part de la population active tout en présentant des taux de natalité élevés.

“Près de la moitié des enfants arrivant à l’école primaire font partie de l’une de ces deux communautés”, selon l’OCDE. “Israël devra agir sur un certain nombre de fronts y compris l’éducation, la formation, les structures destinées aux enfants, le soutien aux demandeurs d’emploi et les conditions de travail s’il veut être sûr que ces enfants n’hériteront pas du handicap économique de leurs parents”, souligne l’organisation.

Le Centre Taub pour les études sur la politique sociale, basé à Jérusalem, affirme pour sa part que “les écoliers d’aujourd’hui doivent recevoir une éducation convenant aux besoins d’une économie moderne”.