Le patron de Deutsche Bank juge dangereux d’opposer morale et banque

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ée générale des actionnaires à Francfort le 27 mùai 2010 (Photo : Thomas Lohnes)

[27/05/2010 11:12:35] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Le président du directoire de la Deutsche Bank Josef Ackermann a appelé jeudi à mettre un terme à la rhétorique politique selon laquelle les banques sont immorales et ne font pas leur devoir envers l’économie, répondant à des critiques récentes de Berlin.

“Banques et morale sont souvent considérées comme contradictoires. Je trouve cette évolution dangereuse”, a-t-il déclaré devant les actionnaires de la première banque allemande réunis en assemblée générale.

Deutsche Bank et son patron, habitué des déclarations à l’emporte-pièce, ont plus d’une fois été la cible du courroux berlinois depuis la tourmente financière de l’automne 2008, et de nouveau avec la crise budgétaire de la zone euro.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s’en est récemment pris directement à lui. “Un homme comme le patron de Deutsche Bank, Josef Ackermann, (…) trouve qu’un taux de rentabilité de 25% est approprié. Aucune entreprise productive ne peut y parvenir. Nous devons en conclure que le marché financier ne tourne plus que sur lui-même au lieu de remplir sa mission” de financer l’économie, avait-t-il estimé dans un entretien de presse.

“Nous (les banques) ne pouvons pas prospérer dans un monde parallèle. Nous devons servir la population dans son ensemble”, a répondu M. Ackermann jeudi. Mais pour lui, la banque sert au mieux les intérêts des particuliers si elle est compétitive au niveau international.