à Paris le 17 juillet 2009 (Photo : Loic Venance) |
[27/05/2010 12:25:13] PARIS (AFP) La forte hausse des prix de vente des logements anciens à Paris et en Ile-de-France au premier trimestre laisse présager une nouvelle flambée pour 2010, confirmant une fois encore que les prix de l’immobilier progressent beaucoup plus vite que les revenus depuis 2000.
Malgré la crise économique, les prix de vente des logements anciens en IDF ont augmenté de 2,5% au premier trimestre 2010 par rapport au quatrième trimestre 2009, a annoncé jeudi la Chambre des notaires de la région.
“Les biens tournent à une vitesse dingue. Il est actuellement plus facile de trouver un acquéreur qu’un locataire”, s’est félicité Me Thierry Delesalle, président de la commission de conjoncture immobilière, lors d’une conférence de presse.
Pour Me Delesalle “si la hausse continue, on s’attend à Paris intra-muros à une hausse des prix supérieure à 10%” sur l’ensemble de l’année 2010, soit bien au-delà de l’inflation.
Le prix moyen des appartements anciens en IDF (4.550 euros/m2 au premier trimestre 2010) s’est rapproché du record de l’été 2008 (4.730 euros/m2). La hausse est encore plus forte pour Paris intra-muros (+3,2%) où le prix du premier trimestre (6.430 euros/m2) n’est plus très éloigné du sommet de l’été 2008 (6.620 euros/m2).
Pour les maisons en IDF, le prix moyen (280.400 euros), en progression de 2,3% sur le trimestre précédent, reste encore toutefois loin de celui de l’été 2008 (311.400 euros).
Cette évolution sur l’ancien en Ile-de-France fait écho à celle du neuf dans l’ensemble de l’Hexagone: au premier trimestre, le prix des appartements a bondi de 6,8%, celui des maisons individuelles de 1,8%, selon le ministère de l’Ecologie.
ère le 15 octobre 2008 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure) |
Pour Me Christian Lefebvre, le nouveau président des notaires franciliens, si “le secteur immobilier, à la suprise générale, échappe à la morosité” c’est à cause “de la pénurie de l’offre par rapport à la demande” et par le fait que la pierre apparaît comme une valeur refuge “pour les Français qui souhaitent être de plus en plus propriétaires de leur logement”.
“Ce sera difficile de résorber ce déficit alors qu’il se construit actuellement seulement 30.000 logements neufs par an en Ile-de-France alors que les pouvoirs publics ont des objectifs ambitieux de monter à 70.000 par an”, affirmre M. Lefebvre.
Pour les notaires “l’immobilier apparaît d’autant plus une valeur refuge que la crise financière ne s’est pas accompagnée d’un décrochage des prix des logements”.
En effet, les prix des logements anciens en France ont augmenté beaucoup plus vite depuis 2000 que les prix à la consommation, des loyers et du revenu disponible par ménage, selon une étude publiée jeudi par l’Insee.
À partir de la fin des années 1990, les prix des logements anciens ont augmenté de façon ininterrompue jusqu?au début de 2008, au point que, début 2007, ils avaient été multipliés par 2 par rapport à leur niveau de 2000, soulignent les auteurs de cette étude Catherine Rougerie et Jacques Frigitt.
Ainsi, l?indice des loyers est passé de 100 en 2000 à 124 en 2007 tandis que dans le même temps l’indice des prix des logements anciens grimpait jusqu?à 207.
Rapporté au revenu disponible par ménage, l?indice du prix des logements a été multiplié par 1,7 entre 2000 et 2007.
Mais en contrepartie les accédants à la propriété ont dû s’endetter sur des périodes beaucoup plus longues “malgré un contexte de diminution des taux d?intérêt”, souligne l’Institut national de la statistique.
Ainsi, pour acheter le même logement ancien, avec le même taux d?effort initial et avec le même apport personnel en proportion du revenu, un ménage qui se serait endetté sur 14 ans en 2000 aurait dû s?endetter sur 27 ans en 2006 et 31 ans en 2008.