Le vent de l’iPad en poupe, Apple dépasse Microsoft à la Bourse

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ésentation de l’iPad à san Francisco le 27 janvier 2010. (Photo : Justin Sullivan)

[27/05/2010 18:35:22] NEW YORK (AFP) Apple est devenu cette semaine la troisième plus grosse valeur en Bourse au monde, sous la houlette de son charismatique patron Steve Jobs, qui en a fait une référence pour les investisseurs grâce à l’engouement des technophiles pour ses appareils très design.

Apple n’est pourtant pas le groupe au chiffre d’affaires le plus gros, et ses bénéfices sont largement inférieurs à ceux de Microsoft (5,7 au lieu de 14,6 milliards de dollars en 2009), comme le patron de Microsoft, Steve Ballmer, l’a rappelé jeudi, en notant : “Il n’y a certainement aucune entreprise du secteur technologique qui soit aussi rentable que nous sur la planète”.

Mais Apple est la valeur la plus recherchée par les investisseurs, convaincus que le groupe à la pomme croquée, qui sans relâche parvient à créer de nouveaux marchés avec en moins de dix ans le baladeur iPod, puis l’iPhone et maintenant la tablette iPad, a l’avenir pour lui.

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ésente l’iPad le 27 janvier 2010 à San Francisco. (Photo : Ryan Anson)

Ce sont ces investisseurs qui ont fait monter son cours à la Bourse ces derniers jours jusqu’à porter sa capitalisation boursière (le cours de l’action multiplié par le nombre d’actions en circulation) au troisième rang mondial, derrière les groupes pétroliers américain ExxonMobil et chinois Petrochina, et devant Microsoft.

Belle revanche pour le fabriquant d’ordinateurs fondé en 1976 par Steve Jobs et Steve Wozniak, qui avait connu la gloire en 1984 avec le premier Macintosh grand public et des innovations faisant date, comme la souris qui permet de faire bouger un curseur sur l’écran, et les icônes figuratives qui ont mis l’informatique à la portée des non spécialistes.

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ébarque en Europr, dont la France, et en Asie vendredi

Steve Jobs, vice-président d’Apple en charge du Macintosh, avait été évincé en 1985 à l’issue d’une lutte de pouvoir interne, avant de revenir en 1997, avec le rachat par Apple de sa nouvelle société, NeXt, spécialisée dans les ordinateurs pour universitaires.

En son absence, le groupe avait végété. Il est relancé dès 1998 avec la sortie d’une première série d’appareils en “i”, les ordinateurs iMac, colorés et rapidement coqueluches des technophiles.

Avec le lancement du baladeur iPod en 2001, la référence des lecteurs de musique en format mp3, et de la boutique iTunes en 2003, Apple se transforme en vendeur de contenus internet, jusqu’à devenir le premier disquaire des Etats-Unis (28% des ventes de musique, 70% de la musique vendue en ligne).

L’iPhone, qui depuis 2008 fonctionne avec une boutique d’applications en ligne (App Store), ne fait qu’amplifier le mouvement : Apple est un groupe internet qui offre, à la vente ou gratuitement, plus de 200.000 programmes pour appareils portables, dont la plupart seront ensuite accessibles sur la tablette iPad.

Ce nouvel appareil, lancé vendredi en Europe et en Asie, vendu à un million d’exemplaires en un mois aux Etats-Unis, pourrait une nouvelle fois créer un marché jusqu’alors inexistant.

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ée du Sud le 21 janvier 2010. (Photo : Park Ji-Hwan)

Aujourd’hui, le principal point d’interrogation pour l’avenir d’Apple est le sort de Steve Jobs, visionnaire et âme de groupe qui, à 55 ans, survit à un cancer du pancréas et à une greffe de foie.

Selon Clyde Montevirgen, analyste chez Standard and Poor’s, M. Jobs “a réuni une équipe d’ingénieurs très solides, tout un ensemble de gens qui pensent comme lui”, et qui devraient pouvoir piloter la société comme il le fait.

“Il est vraiment difficile de ne pas être optimiste sur Apple” : le groupe, qui dépend largement des achats des consommateurs, a même ignoré la crise de 2008-09 et enregistré une hausse des ventes et des bénéfices, remarque l’analyste.