Recherche : Des Martiens débarquent en Tunisie!

Du 24 au 31 mai 2010, une équipe de neuf scientifiques et les géologues s’est
employée à analyser
Chott el Jérid, dans le sud-ouest de la Tunisie. En effet,
ce lac saisonnier, abritant des sources d’eaux souterraines, de couleur rouge
vif en raison de sa forte teneur en fer, constitue, avec sa surface desséchée
par le soleil recouverte d’une croûte dure de chlorure de sodium, un
environnement très ressemblant aux couches de dépôts de sels de chlorure
découvertes sur les hautes latitudes martiennes lors des récentes missions
exploratrices (Mars Odyssey, Mars Global Surveyor et Mars Reconnaissance
Orbiter).

C’est pourquoi cette campagne de terrain a été organisée par Europlanet Research
Infrastructure (projet scientifique regroupant les scientifiques de plus de 100
laboratoires et instituts) afin de tester les instruments qui devraient être
utilisés dans le cadre de missions futures et de mieux cerner la façon dont les
systèmes géologiques de Mars se sont formés et évoluent.

Ainsi, la géologie, la minéralogie, le climat et la microbiologie de la région
du Chott el Jerid, «le lieu qui ressemble le plus à Mars sur Terre», seront
analysés, avant que ce nouveau site ne devienne accessible à une plus large
communauté scientifique. Le Dr Felipe Gomez de l’Astrobiologia Centro de Madrid,
en charge de cette équipe, explique : «Nous allons étudier les similitudes entre
le désert de Chott el Jerid et les gisements minéraux à la surface de Mars. D’un
point de vue astrobiologique, il est extrêmement intéressant d’examiner les
cycles biologiques sur un site qui a de si faibles niveaux d’eau salée. Nous
allons utiliser des techniques géophysiques de sondage pour élaborer des cartes
détaillées en trois dimensions de l’eau du sous-sol, de la géologie et la
distribution biologique sur le site. Ceci nous aidera à disposer d’une
compréhension détaillée des processus qui contrôlent la géologie de l’habitat et
comment cela à son tour contrôle la biologie. Nous allons également remettre des
échantillons au laboratoire pour cataloguer la biologie de différents
sous-habitats».

Gageons que les études de ces experts, dont M. Jamel Touir de l’université de
Sfax, spécialiste de la sédimentologie des sebkhas (le nom arabe pour le sel de
dépôts à plat dans les déserts), donneront des résultats exploitables et
extrapolables à la Planète rouge