ésident Nicolas Sarkozy aux côtés des présidents du Malawi Bingu wa Mutharika, du Mali Amadou Toumani Toure et du Sénégal Abdoulaye Wade, le 31 mai 2010 à Nice (Photo : Valery Hache) |
[01/06/2010 10:11:45] NICE (AFP) Les enjeux climatiques et le développement étaient mardi au centre de la deuxième et dernière journée de débats du 25e sommet Afrique-France de Nice, au lendemain d’échanges nourris sur l’implication de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.
La place de l’Afrique dans les échanges commerciaux de la France s’est recroquevillée autour de 2%, après avoir occupé plus de 40% dans les années 60.
Si les positions du pétrolier Total au Gabon ou au Congo, du groupe nucléaire Areva au Niger ou des industriels Bolloré ou Bouygues en Côte d’Ivoire ne sont pas directement menacées, Paris veut pouvoir être compétitif au-delà de ses anciennes colonies.
“Ces dernières années, on a beaucoup réduit les risques pour les investisseurs en travaillant sur la gouvernance. Et avec la crise, on s’est rendu compte que le risque n’était pas seulement en Afrique, où la croissance est restée positive malgré un ralentissement”, résume pour l’AFP Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD).
L’arrivée massive des Chinois, qui ont décuplé leurs échanges commerciaux avec le continent en dix ans pour atteindre plus de 108 milliards de dollars fin 2008, mais aussi d’autres pays émergeants comme le Brésil ou l’Inde, a poussé Paris à réagir.
Total, qui a réalisé en Afrique sa “plus grosse croissance en terme de production et de réserves” en 2009, veut “veiller à ce que les Chinois ne soient pas seuls à venir en aide” au continent, a expliqué au journal Les Echos le PDG du groupe, Christophe de Margerie.
L’idée est aussi d’adopter une approche pragmatique, “décomplexée”, avait insisté lundi le président français Nicolas Sarkozy, en aidant le privé pour doper les secteurs de croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie.
“En Afrique, à chaque fois que j’investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui est important, c’est le climat des affaires”, martèle Donald Kaberuka.
Quelque 230 entreprises françaises et africaines, conviées pour la première fois à un sommet Afrique-France, ont adopté à ce sujet une charte visant à bannir la corruption et louant la transparence.
Pour Michel Roussin, ex-ministre français de la Coopération et cadre d’EDF, les rencontres entre acteurs économiques ont été bénéfiques. “On sort du langage de consensus pour évoquer les vrais problèmes. Le patronat kenyan va signer un protocole d’accord avec le Medef (patronat français) dans le domaine de la formation et les relations avec les institutions internationales”, a-t-il déclaré.
Seule fausse note, l’absence de syndicats africains et français, invités mais trop tardivement pour accomplir “un travail sérieux”, selon l’un d’entre eux.
A Nice, la France défend aussi le rôle de “moteur” pour un développement durable, avec la volonté de créer une dynamique avec les Africains sur les questions climatiques et la recherche de sources d’énergie propre.
Un nouveau consortium de 12 entreprises françaises (dont Areva, Total, Veolia), baptisé Africasol, a ainsi été présenté pour un projet d’électrification en Afrique subsaharienne à partir de la “concentration solaire thermodynamique”. Dans ce processus, la chaleur des rayons solaires, captée par des miroirs, est convertie en vapeur et fait tourner des turbines.
“Nous proposons une solution alternative et durable, avec des centrales d’une durée de vie de 40 ans, équivalente aux centrales nucléaires”, explique à l’AFP le concepteur du projet, Jules-Armand Aniambossou, un ingénieur franco-béninois.