Coup de frein sur les ventes de voitures neuves en mai en France

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Des voitures Renault sur le parking de l’usine de Douai, le 25 mai 2010 (Photo : Philippe Huguen)

[01/06/2010 14:58:44] PARIS (AFP) Les ventes de voitures particulières neuves en France ont enregistré en mai leur première baisse mensuelle depuis plus d’un an, subissant le contre-coup de la réduction de la prime à la casse, et laissant attendre une année 2010 en repli, selon les analystes.

Les immatriculations ont reculé en mai de 11,5% par rapport au même mois de 2009, en données brutes, a annoncé mardi le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Le dernier mois en baisse remontait à avril 2009.

Le recul de mai est imputable à “l’effet d’essoufflement de la prime à la casse”, a constaté François Roudier, porte-parole du CCFA.

Il observe que “quasiment tous les constructeurs voient leur entrée de gamme baisser” alors qu’en même temps, “le milieu de gamme remonte, chez les français en particulier” avec des modèles comme les Peugeot 3008, Citroën DS3 ou Renault Mégane.

La prime à la casse est passée de 1.000 euros en 2009 à 700 euros au 1er janvier 2010, et sera encore réduite à 500 euros au 1er juillet prochain.

Le chiffre de mai “n’est pas une surprise”, pour Philippe Gattet, analyste automobile du cabinet Xerfi. “L’effet rémanent de la prime à la casse n’agit plus, malgré les efforts commerciaux des concessionnaires pour soutenir les ventes”, estime-t-il.

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é des voitures particulières neuves immatriculées en mai 2010 en France, évolution des ventes depuis deux ans

Chez les constructeurs français, le recul de mai a affecté le groupe PSA Peugeot Citroën, qui baisse de 13,1%. Le groupe Renault progresse de 13,8%, grâce à la performance de sa filiale roumaine Dacia, qui a plus que triplé ses ventes et atteint une part de marché de 5,5%, devenant en mai la deuxième marque étrangère après Volkswagen.

Pour le marché automobile “les prochains mois ne seront pas meilleurs”, pronostique Philippe Gattet, qui voit “des vents défavorables” sur l’économie française, des “fondamentaux économiques dégradés” et un “pouvoir d’achat malmené”. Il maintient son estimation d’une baisse de 10% pour l’année 2010.

Flavien Neuvy, responsable de l’Observatoire Cetelem de l’automobile, ne voit “pas de facteurs qui pourraient tirer le marché vers le haut” avec un “contexte macro-économique très incertain qui pèse sur le moral des ménages”.

“On va avoir une fin d’année 2010 difficile”, prévoit-il, en notant aussi la “prudence” des entreprises dans leurs investissements. M. Neuvy attend lui aussi un marché en recul de 10% cette année.

Pour l’heure, au cours des cinq premiers mois de l’année, les immatriculations restent en hausse, avec +7,2% en données brutes.

Xavier Chardon, directeur commercial France de Citroën, voit “des motifs d’espoir” dans la situation actuelle: “on n’est pas dans un décrochage violent” et le “marché des sociétés reprend des couleurs en termes d’intérêt et de commandes”.

Pour juin, il attend des commandes “au niveau de l’an dernier, voire un peu plus fortes”, avant la nouvelle baisse de la prime à la casse.

Chez Peugeot, on met l’accent sur les ventes des monospaces 5008 et 3008, tandis que Renault se félicite du succès de Dacia et des ventes de la famille Mégane, “leader de son segment”.

Globalement, les marques françaises baissent de 8,8% en mai alors que les marques étrangères reculent davantage, de -14,4%. Les marques françaises détiennent une part de marché de 55% en mai.

Parmi les constructeurs étrangers, Toyota (avec Lexus) subit la plus forte baisse (-45,5%), dans un contexte général de recul: -25,3% pour le groupe Fiat, -26,6% pour le groupe Mercedes, -18,3% pour General Motors Europe, -18,1% pour le groupe Ford.