Afrique et France jettent les bases d’un nouveau partenariat

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à D) le président du Cameroun Paul Biya, du Malawi Bingu wa Mutharika, le président français Nicolas Sarkozy, les président d’Afrique du Sud et d’Ethiopie Jacob Zuma et Meles Zenawi, le 1er juin 2010 à Nice (Photo : Lionel Bonaventure)

[01/06/2010 15:42:45] NICE (France) (AFP) La France et l’Afrique ont jeté, à l’occasion de leur 25e sommet tenu lundi et mardi à Nice (sud-est), les bases d’une nouvelle relation politique et économique alors que la croissance du continent africain est convoitée par les géants chinois ou indien.

Cette rencontre, sous le thème du “partenariat rénové”, a aussi été marquée par des discussions passionnées sur la composition du Conseil de sécurité de l’ONU où l’Afrique réclame deux sièges permanents.

“Ce sommet, avec les thèmes mis sur la table (gouvernance, sécurité et climat), avec la présence des entreprises (…), tourne la page d’une relation complexe et complexée”, a assuré mardi le président français Nicolas Sarkozy, après deux jours de débats avec une quarantaine de dirigeants africains.

“Les temps ont changé”, a renchéri son homologue sud-africain, Jacob Zuma, pour qui les pays développés doivent désormais tenir compte du milliard d’Africains dans les nouveaux équilibres mondiaux.

Dans les échanges commerciaux de la France, la place de l’Afrique sub-saharienne a chuté autour de 2% après les 40% affichés dans les années 60, et Nicolas Sarkozy avait invité à Nice plus de 200 entreprises françaises et africaines, une première pour ce type de réunion.

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ésident sud-africain Jacob Zuma lors d’une conférence de presse au sommet Afrique-France de Nice le 1er juin 2010. (Photo : Valery Hache)

Si les positions du pétrolier Total au Gabon ou au Congo, du groupe nucléaire Areva au Niger ou des industriels Bolloré ou Bouygues en Côte d’Ivoire ne sont pas directement menacées, Paris veut être compétitif au-delà de ses anciennes colonies.

L’arrivée massive des Chinois, qui ont décuplé leurs échanges commerciaux avec le continent en dix ans pour atteindre plus de 108 milliards de dollars fin 2008, mais aussi d’autres pays émergeants comme le Brésil ou l’Inde, a poussé Paris à réagir.

L’idée est aussi d’adopter une approche pragmatique en aidant le privé pour doper les secteurs de croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie, a insisté Nicolas Sarkozy.

“En Afrique, à chaque fois que j’investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui est important, c’est le climat des affaires”, estime de son côté Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD).

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ésident français Nicolas Sarkozy à la clôture du 25eme sommet Afrique-france à Nice le 31 mai 2010. (Photo : Sebastien Nogier)

Les entreprises réunies à Nice ont adopté à ce sujet une charte visant à bannir la corruption et louant la transparence. “Des attitudes vertueuses naissent des dynamiques heureuses”, a souligné la dirigeante du patronat français (Medef), Laurence Parisot. “Un enthousiasme nouveau, régénéré, est né de ce 25e sommet”, a-t-elle jugé, en annonçant la création d’une association entre les patronats d’Afrique et de France.

A Nice, la France a défendu aussi son rôle de “moteur” pour un développement durable, avec la volonté de créer une dynamique avec les Africains sur les questions climatiques et la recherche de sources d’énergie propres.

“Nous voulons le partage des technologies, notamment sur les énergies renouvelables et solaires”, a souligné le président français. “C’est bien plus intéressant de partager la technologie” que de favoriser “des budgets d’aide au développement qui n’ont pas toujours tenu leurs promesses”, a-t-il dit.

Négociateur en chef du continent sur le climat, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a rappelé que l’Afrique n’était “pas la cause mais la victime du changement climatique” et qu’elle voulait “voir la couleur de l’argent” promis à Copenhague fin 2009 pour lutter contre la déforestation.

Pour contrer les famines, la France a annoncé la création d’un Fonds d’investisseurs pour l’agriculture africaine, pouvant mobiliser à terme 300 millions de dollars.