Attijari Finances coordonne activement l’opération d’introduction de la Société
Ennakl à la Bourse de Tunis et à la Bourse de Casa. Une première qui a nécessité
le déplacement à Tunis de Karim Hajji, directeur général de la Bourse de
Casablanca, pour en discuter avec son homologue de la
BVMT.
«Nous ne pouvons pas réellement nous prononcer sur cette opération qui fera
l’objet de toute une campagne de communication, ce que nous pouvons dire c’est
que les autorités monétaires tunisiennes et marocaines sont en train de discuter
des moyens à mettre en œuvre pour harmoniser certaines réglementations et
procédures pour faciliter sa concrétisation. Les négociations se font entre le
CMF et le Conseil déontologique des Valeurs mobilières au Maroc (CDVM), la
Bourse de Tunis et celle de Casa ainsi que les Banques centrales des deux pays»,
a déclaré Hakim Belkhayat, DG d’Attijari Finance.
L’opération, qui représente un coup médiatique important pour les bourses des
deux pays et pour la société Ennakl, prouverait qu’un marché financier maghrébin
intégré serait possible. C’est également une reconnaissance de la bonne santé de
l’entreprise et un moyen de renforcer l’ancrage des entreprises des deux pays
dans l’espace maghrébin.
Toutefois, pour qu’elle ait tout le succès escompté, du moins d’après ce que
préconisent certains experts financiers, il serait important qu’elle se réalise
dans un marché où les monnaies des deux pays sont convertibles. Il ne peut donc
y avoir de flux de transactions entre les deux marchés; sauf si les négociations
entamées depuis l’année dernière entre le Maroc et la Tunisie, liés par l’accord
d’Agadir, aboutissent à la conclusion d’une convention permettant la
convertibilité directe des monnaies des deux pays.
D’autre part, et concernant la double cotation d’Ennakl, «l’arbitrage est
nécessaire pour que les actions gardent leur même valeur sur la Bourse de Casa
et sur celle de Tunis, ce qui permettrait, à ce moment là, de l’acheter à Tunis
et de la revendre à Casa, et vice versa», explique Ezzeddine Saïdane de
Directway Consulting. Ce qui n’est pas non plus évident et dans ce cas, il faut
s’attendre à avoir des différences de comportement du titre sur les deux places
boursières.
Selon un autre professionnel, la double cotation améliore la visibilité de
l’entreprise, revêt un attrait certain aux yeux des investisseurs, permet de
concentrer la liquidité du titre, facilite l’accès aux marchés des capitaux et
réduit les coûts.
Sur la perception du marché boursier tunisien, le journal marocain La Vie-éco
estime que la fiscalité boursière est plus attractive en Tunisie malgré la
petite taille du marché, que la promotion de la culture boursière y est assez
développée par rapport à d’autres places boursières et que la réglementation,
l’organisation et la technologie sont au même niveau au Maroc et en Tunisie, où
respectivement 76 sociétés sont cotées contre 52 à la bourse de Tunis. La place
boursière marocaine est la deuxième, en Afrique, en termes de capitalisation et la
troisième en termes de volumes et de nombres de sociétés cotées.