Solaire, photovoltaïque, éolien, thermique, thermodynamique, biomasse, biogaz, les nominations se multiplient pour montrer une préoccupation universelle quant à la recherche de nouvelles sources d’énergie dite propre. Mais si l’engouement est tel, on omet souvent de préciser que cette énergie n’est pas continue dans le temps, et dans les meilleurs scénarios sa part ne sera que de 20 à 25% en 2050, par rapport à l’énergie classique. Et selon les propos de M. Ayadi Ben Aïssa, directeur général de STEG Energies Renouvelables, lors du séminaire organisé par la Fédération générale de l’électricité et du gaz relevant de l’UGTT, la STEG aura de beaux jours devant elle.
Comme contraintes ou obstacles, il cite l’intermittence des énergies renouvelables, les problèmes de stockage à grande échelle et le rendement souvent limité. Ajoutons à cela le coût d’investissement qui atteint 450 millimes le kilowatt pour l’énergie photovoltaïque. Mais M. Ben Aïssa nous rassure puisqu’au niveau européen, on prévoit que les énergies renouvelables auront le même prix que l’énergie classique, à l’horizon 2015. Selon lui, la Tunisie s’efforce de rattraper le temps perdu et d’être à jour par rapport à ce qui se passe en Europe ; et la création de STEG Energies Renouvelables s’inscrit dans ce cadre.
Il poursuit en affirmant que la maîtrise de l’énergie est plutôt cadencée par la diminution de la consommation énergétique plutôt que par le recours aux énergies renouvelables. On estime le potentiel d’économie d’énergie, à l’horizon 2030, à 100 millions de tonnes, avec une part de 20% seulement pour les énergies renouvelables et de 80% pour les efforts d’économie d’énergie. Pour la période 2008-2011, on prévoit de réduire la consommation de 20%. Et pour la période 2009-2014, on vise à augmenter la part des énergies renouvelables de 1% actuellement à 5%.
Concernant la facture STEG, M. Ben Aïssa a indiqué que plusieurs scénarios ont été étudiés. Il donne l’exemple de la France où les consommateurs achètent l’électricité photovoltaïque de l’EDF et vendent par la suite l’excédent à un prix plus élevé. «Mais ceci n’est pas applicable pour la Tunisie parce que l’Etat subventionne déjà la consommation. Au niveau de l’investissement, le photovoltaïque est déjà subventionné à hauteur de 20%», affirme-t-il.
S’agissant de STEG Energies Renouvelables, M. Ben Aïssa signale que son rôle est de gérer tous les projets ayant relais avec les énergies renouvelables, insistant sur le fait qu’il s’agit bien d’une filiale de la STEG. Il souligne que cinq cimenteries tunisiennes et la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) voudraient installer des centrales photovoltaïques. De même, une centrale solaire sera mise en place à El Borma en coopération avec la SITEP.