Les discussions s’intensifient en Europe sur la gouvernance économique

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ésident de l’UE Herman van Rompuy à Londres le 7 juin 2010. (Photo : Carl Court)

[07/06/2010 10:23:20] LUXEMBOURG (AFP) Les ministres des Finances européens poursuivent lundi leurs débats sur les moyens de renforcer leur discipline budgétaire et la gouvernance économique, alors que de nouvelles inquiétudes au sujet de la Hongrie font plonger la monnaie unique.

Les grands argentiers des seize pays de la zone euro se réunissent à partir de 15H00 (13H00 GMT).

Les ministres de l’ensemble de l’UE se retrouvent ensuite à partir de 19H30 (17H30 GMT) sous l’autorité du président de l’UE Herman Van Rompuy, pour une réunion distincte d’un groupe de travail consacré aux moyens de renforcer la surveillance budgétaire.

Ils se sont déjà mis d’accord le 21 mai sur les grandes lignes: renforcer la discipline en appliquant le cas échéant des sanctions aux pays mauvais élèves qui ne respecteraient pas les règles budgétaires européennes. Il s’agit maintenant de rentrer dans le détail avant un sommet des dirigeants européens les 17 et 18 juin.

Les ministres des seize pays de la zone euro doivent aussi finaliser lundi la création du gigantesque mécanisme de soutien prévu pour venir en aide aux pays qui seraient comme la Grèce en difficulté, négocié dans son principe il y a un mois.

Ce fonds d’urgence prévoit 440 milliards d’euros de garanties de prêts des pays de la zone euro pour ceux d’entre eux qui seraient dans l’incapacité de trouver de l’argent frais sur les marchés financiers. Des prêts complémentaires de l’UE et du FMI porteront l’enveloppe totale à 750 milliards d’euros

Un accord sur les détails techniques est intervenu vendredi au niveau des experts, que les ministres devraient entériner.

La mise en place de ce fonds intervient alors que de nouvelles inquiétudes agitent les marchés et l’euro, concernant cette fois la situation budgétaire de la Hongrie.

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à Luxembourg (Photo : Georges Gobet)

Ce pays n’appartient pas à la zone euro, mais les craintes qu’il suscite ont fait plonger lundi la monnaie unique à son plus bas niveau depuis quatre ans.

En cause: des déclarations alarmistes la semaine dernière de hauts responsables du parti au pouvoir en Hongrie, l’un d’eux ayant jugé que “la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce”.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a cependant cherché à rassurer. Il a réaffirmé dimanche sa confiance dans l’euro et indiqué n’être “pas inquiet” de la situation économique en Hongrie.

Les discussions entre grands argentiers européens devraient aussi porter sur l’idée d’instaurer un gouvernement économique institutionnalisé des dirigeants de la seule zone euro. Elle regagne du terrain, sous l’impulsion de la France, tandis que le président de l’UE, Herman Van Rompuy, la voit d’un bon oeil.

Le projet divise les Européens cependant. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a laissé entendre la semaine dernière qu’il y était opposé, estimant que de nouvelles institutions “ne feraient qu’instaurer une nouvelle confusion”.

L’Allemagne s’est montrée depuis longtemps sceptique, même si elle a récemment assoupli sa position. La vice-président allemande du Parlement européen, la libérale Silvana Koch-Mehrin, a exhorté lundi Berlin à “clairement prendre position contre un gouvernement économique européen”, dans une interview au quotidien Die Welt.

Un tel gouvernement serait “très dangereux”, selon elle, car “cela signifierait que les contribuables allemands vont continuer à dépenser des milliards pour certains pays”.

Ce sujet sera parallèlement abordé lundi au plus haut niveau, lors d’une rencontre à Berlin entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy.