Italie : le principal syndicat appelle à la grève générale contre l’austérité

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ésident italiens Silvio Berlusconi (D) et Giorgio Napolitano, le 2 juin 2010 à Rome (Photo : Filippo Monteforte)

[09/06/2010 14:57:25] MILAN (Italie) (AFP) Le plus important syndicat italien, la CGIL, a appelé mercredi à la grève générale le 25 juin pour protester contre le plan d’austérité du gouvernement de Silvio Berlusconi.

“Le comité de direction de la CGIL proclame la grève générale pour le 25 juin d’au moins 4 heures pour les travailleurs du secteur privé et de 24 heures pour les travailleurs du public”, a indiqué le syndicat dans un communiqué, en précisant que des manifestations auraient lieu dans tout le pays.

Marquée à gauche, la CGIL compte environ 5 millions d’adhérents.

Le secrétaire général de la confédération, Guglielmo Epifani, avait annoncé dès le 26 mai, au lendemain de l’adoption du plan d’austérité par le gouvernement, qu’il allait demander à la direction de son syndicat d’appeler à la grève générale.

Le syndicat a par ailleurs déjà annoncé la tenue d’une manifestation du secteur public le samedi 12 juin à Rome.

Avec cet appel à la grève générale de la CGIL, la mobilisation monte en Italie contre le plan d’austérité.

Le Parti Démocrate (PD), principal parti d’opposition de gauche, a annoncé mardi la tenue d’un rassemblement le 19 juin à Rome contre un plan “injuste”.

Le monde de la culture a déjà manifesté lundi à Rome contre les coupes budgétaires tandis que les médecins du secteur public ont décidé de se mobiliser le 12 et le 19 juin et que les magistrats, dont les salaires vont être réduits dans le cadre de ce plan, doivent faire grève le 1er juillet.

Les deux autres grands syndicats italiens, la CISL et l’UIL, se sont montrés ouverts à ces mesures d’austérité, ce qui leur a valu de vives critiques de la part de la CGIL qui les qualifient de “subalternes” du gouvernement.

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à Milan (Photo : Giuseppe Cacace)

La CISL et l’UIL ont répliqué en dénonçant cet appel à la grève qu’ils perçoivent comme une action politique et non syndicale.

Le patronat a lui aussi vivement critiqué les mobilisations contre le plan du gouvernement.

“Qui proteste contre ces coupes” budgétaires agit “contre le pays”, a jugé lundi la “patronne des patrons” Emma Marcegaglia qui a appelé le gouvernement à “résister à ceux qui veulent réduire la portée” des mesures d’austérité.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté le 25 mai une sévère cure d’austérité de 24,9 milliards d’euros sur les années 2011 et 2012 afin d’assainir les finances publiques du pays et rassurer les marchés.

Ce plan prévoit notamment un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, une réduction de 10% des budgets des ministères et une contribution très importante des collectivités locales aux économies ainsi qu’un renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale.

En Espagne, pays également concerné par une rude cure d’austérité, les fonctionnaires ont fait grève mardi contre la baisse de leurs salaires, sans grand impact apparent pour les administrés, avant une probable grève générale contre une réforme du droit du travail.