La Banque Mondiale prévoit une croissance mondiale de 2,9 à 3,3% en 2010

photo_1276097254204-1-1.jpg
ésident de la Fed, Ben Bernanke, le 9 juin 2010 à Washington (Photo : Yuri Gripas)

[09/06/2010 15:29:28] WASHINGTON (AFP) La Banque Mondiale prévoit une croissance de 2,9 à 3,3% dans le monde en 2010, deux fois plus forte dans les pays en développement que dans les pays à revenus élevés, selon les prévisions économiques semestrielles publiées par l’institution mercredi à Washington.

La Banque mondiale a également prévenu que “la nervosité des marchés concernant la situation budgétaire de plusieurs pays européens à revenus élevés constitu(ait) un nouveau défi” pour l’économie de la planète.

Dans sa prévision centrale, où ces pays parviennent à s’extirper progressivement de leurs problèmes de dette publique, elle table sur 5,7% à 6,2% de croissance dans les pays en développement, et 2,1% à 2,3% dans les pays développés.

“Notre scénario de base suppose que le problème de la dette est gérable et que les marchés financiers sont stabilisés”, et prévoit que “les pays en développement vont encaisser un choc limité”, a précisé l’économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin, lors d’une conférence de presse à Washington.

Dans cette hypothèse, “la reprise se heurte à de nombreux obstacles de taille à moyen terme, notamment des flux internationaux de capitaux limités, un taux élevé de chômage et des capacités excédentaires dépassant les 10% dans de nombreux pays”, a souligné la Banque dans un communiqué.

Mais l’institution a également esquissé un “scénario du pire” qui provoquerait ou serait provoqué par le défaut d’où un ou plusieurs pays sur leur dette et entraînerait une nouvelle crise de confiance à l’échelle mondiale.

Dans ce cas, que la Banque mondiale estime peu probable, les pays développés retomberaient dans la récession en 2011, et les pays en développement verraient leur économie ralentir sensiblement. La croissance mondiale pourrait être réduite de 0,4 point de pourcentage en 2010, puis de 0,9% en 2011 et 1,4% en 2012.

L’institution multilatérale de développement a appelé les pays menant des politiques de rigueur budgétaire à ne pas diminuer leur aide aux pays les plus pauvres de la planète.

“Si, à cause d’une réduction des aides, les pays en développement réduisent leurs investissements dans l’infrastructure et le capital humain, cela aura des conséquences à long terme sur les indicateurs de développement”, assombrissant les perspectives de la croissance mondiale, a estimé M. Lin.

“Quand il y a un chômage élevé, quand il y a une consolidation budgétaire, les pays développés ont tendance à faire des coupes dans leur aide aux pays au développement”, a déclaré le directeur de la macroéconomie mondiale à la Banque, Andrew Burns.

“Si on regarde leur comportement par le passé, alors on peut s’attendre à une chute des flux d’aide de 20 à 25% vers les pays en développement. Ce serait clairement une situation très grave pour ces pays à faibles revenus”, a-t-il relevé. Mais il a souligné qu’il ne prévoyait un recul aussi brutal de ces flux d’aide cette fois-ci.