éant de l’euro devant le siège de la Banque centrale européenne à Franfort, le 2 juin 2010 (Photo : Patrik Stollarz) |
[10/06/2010 06:00:27] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) tient jeudi sa réunion de politique monétaire mensuelle sur fond d’inquiétude persistante pour la zone euro toujours engluée dans la crise de la dette.
Les gardiens de l’euro se retrouvent à partir de 07H00 GMT au siège de Francfort (ouest de l’Allemagne). La décision sur les taux d’intérêt sera annoncée à 11H45 GMT, puis le président de la BCE Jean-Claude Trichet tiendra une conférence de presse vers 12H30 GMT.
Le principal taux directeur, fixé au niveau historiquement bas de 1% depuis plus d’un an, devrait être maintenu.
La crise de la dette souveraine en zone euro va rester au coeur des débats. Au risque de perdre sa crédibilité, la BCE a pris une mesure inédite dans sa jeune histoire en décidant d’acheter des obligations d’Etats en grande difficulté budgétaire, Grèce, Portugal et Irlande principalement, selon des économistes.
Près d’un mois après, l’heure sera à un premier bilan de l’état du marché. “La crise de la dette (…) est entrée dans une nouvelle phase”, estime Cedric Thellier de Natixis. Les investisseurs portent leur dévolu quasi exclusivement sur les obligations allemandes, considérées comme le refuge par excellence, et boudent celles des autres pays, y compris ceux qui sont aussi bien notées, selon lui.
Les marchés commencent à douter de l’efficacité des achats d’obligations, par ailleurs controversés au sein même du conseil des gouverneurs.
Autre sujet d’inquiétude: les tensions sur le marché interbancaire, dont seraient désormais totalement exclues les banques espagnoles, selon des informations de presse. L’Espagne est sous la loupe des marchés en raison des craintes pour ses finances publiques (le déficit public a explosé à 11,2% du PIB en 2009) et de l’importance de sa dette privée.
Les banques de la zone euro préfèrent déposer leurs liquidités auprès de la BCE au lieu de les prêter à d’autres consoeurs, une aversion au risque qui rappelle la période de la faillite de Lehman Brothers. Ce comportement est potentiellement dangereux pour le crédit, et la fragile reprise économique en cours.