Procès Kerviel : les traders à la barre jeudi

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érôme Kerviel (C) et son avocat, Me Olivier Metzner, le 9 juin 2010, lors du 2e jour de son procès à Paris (Photo : Boris Horvat)

[10/06/2010 06:11:03] PARIS (AFP) Il devrait être beaucoup question de risques, limites, objectifs et bonus jeudi au procès de Jérôme Kerviel, qui reprend à 09H30, avec les témoignages attendus de plusieurs de ses anciens collègues traders.

Comme la veille, le tribunal va essayer de comprendre comment l’ex-trader de la Société Générale, jugé pour avoir provoqué une perte de 4,9 milliards d’euros début 2008, a pu engager sur les marchés des dizaines de milliards.

Selon l’accusation, il a agi à l’insu de sa hiérarchie, en dissimulant ses positions à l’aide d’opérations fictives et de fausses déclarations. Selon la défense, beaucoup de monde était au courant. “Tout se voit, tout s’entend dans une salle de marché”, a dit Jérôme Kerviel.

Un premier trader de la Société Générale, Antoine Delorme, 38 ans, est venu dire mercredi soir au tribunal qu’il trouvait “complètement folles” les sommes risquées par Kerviel.

Il a néanmoins reconnu que les opérations fictives “existent”. Elles sont “courantes”, mais “encadrées”, a-t-il dit, expliquant que les traders y ont recours “pour matérialiser l’absence de risque” lorsqu’ils passent des opérations pour lesquelles tous les titres ne peuvent être achetés en une journée.

Combatif dès l’ouverture de son procès, Jérôme Kerviel a accusé de plus belle mercredi ses chefs de l’avoir incité à prendre des positions de plus en plus risquées parce qu’elles faisaient “gagner de l’argent”.

Son ancien patron Jean-Pierre Mustier, qui dirigeait à l’époque la banque de financement et d’investissement de la Société Générale (SG CIB), l’a traité de menteur.

Jérôme Kerviel, dont le procès est prévu jusqu’au 25 juin, encourt cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende.