Japon : la croissance au 1er trimestre révisée à la hausse

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à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[10/06/2010 06:21:03] TOKYO (AFP) La croissance du produit intérieur brut (PIB) du Japon au premier trimestre 2010 a été légèrement revue à la hausse, à +5,0% en rythme annualisé au lieu de 4,9%, la progression de la consommation confortant la reprise.

Il s’agit d’une bonne surprise, les économistes s’attendant en moyenne à une révision à la baisse, à +4,0% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, selon une enquête du quotidien Nikkei auprès de dix d’entre eux.

En rythme trimestriel, la croissance de l’archipel pour les trois mois de janvier à mars a cependant été maintenue à +1,2% par rapport à la période d’octobre à décembre, a précisé le gouvernement jeudi dans un communiqué.

Ces statistiques ont confirmé en outre que le Japon était resté la deuxième puissance économique mondiale au premier trimestre, avec un PIB nominal de 117.532 milliards de yens (1.297,1 milliards de dollars).

La plupart des économistes s’attendent cependant à ce que la Chine, dont le PIB nominal a atteint 1.180,3 milliards de dollars sur la même période, dépasse le Japon dès 2010 ou 2011.

La légère augmentation de la croissance japonaise en rythme annuel s’explique par la meilleure tenue que prévu de la consommation privée, qui a augmenté de 0,4% d’un trimestre sur l’autre au lieu de 0,3% estimé au départ.

L’investissement public a été nettement moins faible que présumé. Il n’a fléchi que de 0,5% par rapport au quatrième trimestre 2009, contre une baisse de 1,7% dans la première statistique publiée par le gouvernement fin mai.

La progression de l’investissement privé, hors immobilier, a été ré-estimée en moins forte hausse, à +0,6% contre +1,0%, mais “pas autant que ce qui était craint”, a souligné Hiroshi Watanabe, économiste à l’Institut de recherche Daiwa.

“La consommation a augmenté. Nous avons la confirmation que la reprise de la dynamique extérieure bénéficie à la demande intérieure”, a-t-il estimé.

Les exportations ont de nouveau constitué le principal moteur de l’économie nippone en début d’année, progressant de 6,9% en un trimestre, tirées par les vigoureux achats de produits nippons dans les pays émergents, notamment la Chine.

La demande au Japon était restée atone ces derniers mois, malgré des programmes publics d’incitation au renouvellement d’appareils électroménagers et à l’acquisition de voitures “propres”. Cette morosité était en partie liée à la déflation qui sévit depuis plus d’un an et décourage les ménages à consommer et les entreprises à investir.

Cette baisse des prix a toutefois tendance à s’atténuer. En mai, les prix de gros sur le marché intérieur nippon ont augmenté sur un an, de 0,4%, pour la première fois depuis dix-sept mois.

Il s’agit du quatrième trimestre de croissance d’affilée du PIB du Japon, dont la reprise se confirme davantage. Auparavant, l’archipel avait traversé, pendant un an, sa plus profonde récession de l’après-guerre: son économie avait reculé de 5,2% sur l’ensemble de 2009 à cause d’un premier trimestre catastrophique.

M. Watanabe a toutefois mis en garde contre tout excès d’optimisme, relevant que les entreprises nippones rechignaient encore à investir en dépit de leurs solides bénéfices récents.

“Les dirigeants ne savent pas vraiment comment utiliser leurs fonds. Peu sûrs de l’avenir de la croissance, ils restent prudents et conservent leur argent”, a-t-il noté, y voyant une des conséquences de la chute des marchés ces dernières semaines.