L’Arcep regrette le peu de succès obtenu par la fibre optique en France

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Un ordinateur portable (Photo : Justin Sullivan)

[09/06/2010 10:53:03] PARIS (AFP) Le président de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), Jean-Ludovic Silicani, a appelé mercredi à un meilleur déploiement de la fibre optique, se déclarant “déçu jusqu’à maintenant” du succès de cette technologie d’internet à très haut débit.

“On est surpris et déçu jusqu’à maintenant”, a-t-il déclaré lors d’un point presse. “Il y a un décalage très fort entre le nombre de foyers raccordés à la fibre optique (800.000) et le nombre de foyers abonnés (80.000)”, a-t-il ajouté.

Néanmoins, “en Europe, à quelques exceptions près, le taux d’abonnement à la fibre optique est très bas”, a-t-il tempéré.

En France, un tel retard “peut s’expliquer sans doute par le fait qu’en France le haut débit (ADSL principalement, ndlr) est de qualité extrêmement haute et le prix extrêmement bas (autour de 30 euros, ndlr)”, a-t-il estimé. “Pour un certain nombre (de Français), ça leur suffit”.

M. Silicani a toutefois appelé les opérateurs à faire “de l’action commerciale” pour mieux faire connaître aux clients leurs offres de fibre optique.

Concernant le déploiement, le président de l’Arcep a estimé qu'”il faut atteindre des objectifs de couverture afin d’éviter tout risque de fracture numérique, mais aussi de concurrence, afin de préserver la dynamique qui a permis le développement du marché du haut débit en France”.

Il a annoncé que l’Autorité, qui a déjà réglé la question pour les zones très denses, préparait une décision concernant “les zones moins denses, soit 80% des foyers et entreprises en France”.

Par rapport aux grandes villes où l’Arcep recommandait un taux de mutualisation de 25% entre les différents réseaux des opérateurs, pour les régions moins peuplées elle préconise un taux de 75%, “ceci afin d’étendre le plus largement possible les réseaux de fibre optique”.

“Là où la fibre optique n’arrivera pas, en tout cas rapidement, il faut des solutions alternatives”, a aussi estimé M. Silicani, qui remettra au cours de l’été un rapport au Parlement sur “l’état des technologies fixes et mobiles, y compris satellitaires” pour permettre un meilleur débit d’internet, en attendant la fibre.