L’ambiance était tendue, lors de l’Assemblée générale ordinaire de SOMOCER, tenue le 9 juin 2009. Les résultats de la société, considérablement affectés par la crise, ont éveillé la crainte des actionnaires, d’autant plus qu’il n’y aura pas de distribution de dividende, cette année. «Nous sommes tous insatisfaits de ces résultats. Notre pays a été parmi les moins touchés par la crise, surtout dans le secteur du bâtiment. Mais l’augmentation du coût de l’énergie et la baisse des exportations dans les pays européens nous ont beaucoup affectés. Ajoutons à cela l’augmentation des prix des matières premières», a expliqué M. Lotfi Abdennadher, président du Conseil d’administration.
Il a ajouté que les ventes sur la France, l’un des principaux marchés de SOMOCER, ont baissé de 50%. En Italie, plusieurs sociétés ont fait faillite et sont actuellement en redressement judiciaire. De même en Espagne, premier producteur de céramique, où tous les producteurs s’y sont concentrés et plusieurs d’entre eux sont en arrêt. Seuls les plus forts ont résisté et contrôlent les prix, qui sont en augmentation actuellement.
C’est également le cas de l’argile, produit principalement par l’Ukraine, et présent sur le sol libyen. «Mais cette dernière ne veut plus exporter, nous sommes contraints d’importer d’Ukraine malgré l’augmentation des prix», a affirmé M. Riadh Ben Khalifa, directeur général de la société. Les difficultés sont aussi dues à l’annulation de plusieurs contrats. Mais l’excédent de la production a été absorbé par le marché libyen, selon M. Ben Khalifa.
D’un autre côté, un actionnaire s’est indigné de l’achat d’un terrain à Radès, et loué à ABC, filiale du groupe Abdennadher, alors que la société souffre d’un endettement lourd. Il a souligné qu’il faut différencier entre les difficultés économiques et la responsabilité de l’entreprise dans la gestion. «C’est une société qui vaut plus que son cours actuel. On parle beaucoup de la cession de la société. Il faut qu’on ait des éclaircissements sur cette question», insiste-t-il.
En réponse, M. Abdennadher a souligné qu’il n’y a pas de projet de cession de la société et que la question de l’endettement est liée aux engagements bancaires liées aux importation. Il reconnaît que SOMOCER aurait dû investir dans certains produits comme le grès cérame. «Il y a avait un retard dans l’investissement. Ce qui fait que notre principal concurrent nous a devancé sur ce produit. Mais on prévoit une augmentation de la capacité de production pour rattraper notre positionnement sur le marché. Il est actuellement question de miser plus sur le marché local que la société a lâché pour développer l’export, avec l’objectif d’atteindre l’équilibre», lance-t-il.
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