Des syndicalistes coréens campent devant le siège de Valeo depuis 18 jours

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és sud-coréens de Valeo manifestent devant le siège du groupe le 27 janvier 2010 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[10/06/2010 14:17:58] PARIS (AFP) Des syndicalistes coréens d’un site de Valeo ayant fermé à l’automne dernier occupent depuis plus de deux semaines le trottoir devant l’entrée du siège parisien de l’équipementier automobile pour réclamer des négociations sur la fermeture de leur usine, a constaté l’AFP.

Sur la porte d’entrée vitrée, une affiche a été collée au-dessus du drapeau bleu du syndicat KMWU (Korean metal workers union): “Nous revendiquons un dialogue avec les responsables de Valeo”.

Dans un coin, des bâches ont été installées et un petit campement a été improvisé sur des cartons étalés au sol et recouverts d’un joli tissu. Des réserves de nourriture et quelques ustensiles de cuisine sont soigneusement rangés. Au moins deux syndicalistes sont présents de jour comme de nuit.

“Nous n’avons pas eu de contact avec la direction depuis deux semaines, nous avons simplement reçu une réponse négative à nos courriers demandant une rencontre”, a témoigné Kim Junghee, responsable régionale du syndicat KMWU.

Selon Kate Philips, directrice de la communication de Valeo, “le groupe a proposé un plan de survie pour l’usine de Cheonan, qui avait perdu beaucoup de marchés, pour environ la moitié des salariés, soit 90 personnes, mais il y a eu un refus total de négocier”.

“Nous avons alors décidé de fermer l’usine et proposer un plan de départs avec sept à 11 mois d’indemnités selon l’ancienneté et une aide au reclassement, mais une centaine de salariés ont refusé ce plan et ont été licenciés avec un mois de préavis selon la législation coréenne”.

“La fermeture est irréversible, et en ce qui concerne les conditions de fermeture et les indemnités de départ, les interlocuteurs se trouvent en Corée”, a répété Kate Philips.

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és sud-coréens de Valeo face à la police devant le siège du groupe, le 27 janvier 2010 (Photo : Lionel Bonaventure)

“Depuis décembre, c’est le troisième voyage en France de syndicalistes coréens suite à la fermeture de l’usine en septembre”, a raconté à l’AFP Michel Ducret, responsable à la Fédération CGT Métallurgie, venu soutenir ses homologues coréens.

“Mais rien avance, l’ex-directeur coréen dit ne plus avoir de pouvoir de négociation et la direction française dit qu’il faut négocier en Corée”, poursuit le syndicaliste.

Les salariés coréens ont reçu le soutien des syndicats CGT de plusieurs sites français de Valeo, Renault et PSA Peugeot, qu’ils sont allés rencontrer.

En Corée du Sud, une centaine d’ouvriers continuent à occuper l’usine. Un recours juridique a été intenté contre l’ex-directeur du site.