ées par RSF dans la cour de l’ambassade d’Iran à Paris le 3 mai 2010. (Photo : Miguel Medina) |
[11/06/2010 06:56:54] PARIS (AFP) La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et Reporters sans frontières (RSF) lancent jeudi une campagne pour la libération des prisonniers d’opinion en Iran, à l’occasion du premier anniversaire de l’élection présidentielle controversée dans ce pays.
“Le 12 juin marque le premier anniversaire des élections présidentielles en Iran. Tout le monde a en mémoire les manifestations populaires qui les ont suivies pour dénoncer un scrutin inéquitable”, ont écrit les deux organisations dans un communiqué commun.
“Ces manifestations massives (…) ont été réprimées dans le sang. Plusieurs dizaines de manifestants ont été tués, plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées dans tout le pays, la torture a été pratiquée de manière quasi-systématique”, ont-elles dénoncé.
D’après la FIDH et RSF, il y a encore aujourd’hui plusieurs centaines de prisonniers d’opinion en Iran, tandis que de nombreuses personnes arrêtées n’ont été libérées que provisoirement, des charges pénales pesant toujours sur elles.
Les deux associations mettent plus particulièrement l’accent sur 40 “prisonniers d’opinion”, journalistes, syndicalistes, étudiants, dont elles demandent la libération immédiate.
La FIDH et RSF demandent également aux Nations unies de constituer une commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme après la présidentielle et de discuter de la possibilité d’adopter des sanctions individuelles contre leurs auteurs.
La campagne, lancée officiellement jeudi à Paris par la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, est relayée par une pétition à signer en ligne (www.rsf-fidh-iran.org).
Dans un rapport publié ces jours-ci, Amnesty International a également dénoncé une amplification de la répression: “le gouvernement iranien est déterminé à réduire au silence toutes les voix dissidentes tout en essayant d’éviter que la communauté internationale ne se livre à un examen fouillé des violations”.
La réélection du président Mahmoud Ahmadinejad avec 63% des voix a été entachée de fraudes massives, selon l’opposition iranienne. La contestation du résultat a donné lieu à de sanglantes émeutes qui ont constitué la plus grave crise intérieure de l’histoire de la République islamique.