Les industriels parient sur l’essor de la cuisine “fait-maison”

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ésente l'”aspirateur volant” sur le parvis du Trocadéro à Paris, le 23 septembre 1960. (Photo : null)

[11/06/2010 07:25:22] PARIS (AFP) Plus qu’une mode passagère ou qu’une nécessité économique, les fabricants de petit électroménager parient sur un retour à long terme des Français dans leur cuisine, avec un engouement de plus en plus marqué pour le “fait-maison”.

“La tendance de la cuisine +fait maison+ est à notre avis durable. Ce n’est pas un enfant de la crise, mais une tendance de fond”, assure Gérard Salommez, vice-président du Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager (Gifam).

Si le retour aux fourneaux est “un phénomène un peu tendance” pour inviter des amis chez soi ou se faire une gamelle au travail, à cause de la crise, “cela ne s’inscrit pas dans le quotidien et pas chez tout le monde”, nuance Pascale Hébel, directrice du département consommation du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc).

La cuisine maison recoupe les préparations alimentaires (plats cuisinés, pâtisseries, pain, entremets, yaourts, boissons etc.) qui sont cuisinées à domicile, alors qu’elles auraient pu être achetées tout fait. Par exemple, un oeuf sur le plat n’est pas considéré comme du “fait maison”, à l’inverse d’une soupe que l’on fait soit-même au lieu de l’acheter au supermarché, illustre M. Salommez.

D’après une étude TNS Sofres, réalisée pour le Gifam sur un échantillon représentatif de 950 personnes interrogées par téléphone, 84% des Français réalisent au moins un type de préparation culinaire “fait maison”.

Les 16%, qui ne cuisinent jamais, sont principalement des hommes, arguant principalement du manque de temps ou du fait de vivre seul.

En revanche, ceux qui cuisinent veulent d’abord maîtriser leur alimentation et préserver leur santé, mais également se faire plaisir et créer des moments de convivialité avec famille et amis.

La nécessité de réduire ses dépenses en nourriture n’arrive qu’au troisième rang de leurs motivations.

En plus des appels sanitaires à avoir une alimentation équilibrée, le retour à la cuisine est stimulée par la multiplication des émissions télévisées, des livres et des magazines de recettes. “Il y a aujourd’hui 3.000 blogs qui parlent de cuisine”, affirme Gérard Salommez.

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ée de Moulinex et une machine à pain le 3 juin 1991 à Caen, dans le centre de recherche de l’entreprise. (Photo : Mychele Daniau)

Essor des machines à pain et des blenders, retour des yaourtières, succès des cuiseurs vapeur, sorbetières, friteuses, presse-agrumes, hachoirs, centrifugeuses … les ventes de petit électroménager s’en trouvent tirées. Entre 65% et 75% des gens qui cuisinent ont un batteur, un mixeur ou un robot multi-fonctions.

A fin mars, les ventes de produits de préparation culinaire (cuiseurs vapeur, presse-agrumes, friteuses etc.) en France avaient augmenté de 19% sur douze mois, a indiqué le vice-président du Gifam, qui affirme représenter 90% du secteur de l’électroménager.

Pour nourrir ce succès, les marques d’électroménager misent sur le lancement régulier de nouveaux produits au design attractif et sur la publicité, avec des investissements publicitaires en hausse de 25% depuis le début de l’année.

Le phénomène de la cuisine fait-maison “est ancré dans les milieux un peu aisés (…) Mais pour l’instant, il y a des catégories de population pour qui faire la cuisine, c’est toujours une corvée”, tempère Pascale Hébel.