La Fashion Week de Sao Paulo reflète le boom économique du Brésil

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Backstage de la Fashion Week de Sao Paulo, le 10 juin 2010. (Photo : MAURICIO LIMA)

[11/06/2010 10:10:44] SAO PAULO (Brésil) (AFP) Le Brésil a donné le coup d’envoi du principal événement de la mode en Amérique latine, la Fashion Week de Sao Paulo, dans une débauche de luxe et d’optimisme dû au boom économique que connaît cet immense pays émergent.

“Nous sommes un pays jeune, une culture jeune, avec un énorme potentiel de croissance, de développement”, a déclaré l’organisateur de la semaine de la mode pauliste, Paulo Borges, lors d’une conférence de presse mercredi.

Les modèles brésiliens pour l’été austral 2010-2011 –qui incluent les incontournables mini bikinis- sont présentés jusqu’à lundi sur le thème “Animation”.

La top modèle la mieux payée du monde, la Brésilienne Gisele Bündchen, fera dimanche son retour sur les podiums quatre mois après avoir donné naissance à son premier enfant avec le joueur de football américain Tom Brady.

La Sao Paulo Fashion Week met en lumière cette année l’obsession des Brésiliens pour les stylistes renommés, stimulant un marché de la mode de 50 milliards de dollars (42 milliards d’euros) en passe de devenir l’un des plus rentables du monde pour les marques de luxe.

Cela confirme aussi la croissance économique à pleine vapeur du géant latino-américain (190 millions d’habitants).

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èle présente une création de Cia Maritima lors de la Fashion Week de Sao Paulo, le 9 juin 2010 (Photo : MAURICIO LIMA)

La première économie de la région et la dixième du monde est partie pour connaître une croissance à la chinoise de 9% cette année, selon les experts et la Banque centrale.

Une étude d’un consultant spécialisé dans le marché du luxe au Brésil, MCF Consultoria, montre que ce secteur a progressé de 11,5% l’an dernier, alors que dans la plupart des pays du monde on se serrait la ceinture en raion de la crise mondiale. Et cette année, ce secteur pourrait croître de plus de 17%.

“Les Brésiliens adorent acheter”, a déclaré à l’AFP le directeur de la société, Carlos Ferreirinha.

“Au Brésil, les gens dépensent même ce qu’ils n’ont pas”, a-t-il souligné.

Il a expliqué que les boutiques autorisaient leurs clients à acheter à crédit sur plusieurs mois et sans intérêts, ce qui facilite les achats.

De plus, la forte appréciation du real (la devise brésilienne), face au dollar et à l’euro, a poussé le consommateur à acheter des biens importés à des niveaux records.

La marque française Louis Vuitton, dont on voit les sacs au bras de presque toutes les femmes des Jardins, le quartier très huppé de Sao Paulo, a suivi la tendance et est une marque reconnue par 23% des consommateurs brésiliens, d’après l’étude de MCF Consultoria.

Giorgio Armani, Chanel, Dior et Gucci sont des griffes aussi très présentes sur le marché du luxe car les Brésiliens veulent porter le dernier cri des collections européennes, explique Ferreirinha.

“Ils veulent donner l’impression d’être toujours très tendance et sont très impulsifs”, a-t-il ajouté.

Et cela devrait continuer car rien ne laisse prévoir une baisse de la consommation, selon Ferreirinha.

“Nous allons avoir encore au moins 20 ans de forte croissance. Le Brésil est encore très loin du développement que tout le pense qu’il peut atteindre”, prévoit-il optimiste, mentionnant l’essor de la nouvelle classe moyenne brésilienne de plus de vingt millions de consommateurs.