Christine Lagarde plaide à nouveau la cause d’un gouvernement économique européen

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Christine Lagarde au Luxembourg le 8 juin 2010. (Photo : Georges Gobet)

[14/06/2010 08:42:18] BERLIN (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a une nouvelle fois défendu lundi l’idée d’un gouvernement économique de la zone euro, qui suscite la méfiance des Allemands, avant une rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel.

“Nous devons réfléchir sérieusement à la nécessité d’un gouvernement économique qui aurait une réelle fonction de pilotage et ne soit pas seulement un contrôleur des banques et des marchés, mais un exécutif efficace et coordinateur”, a-t-elle dit au quotidien Süddeutsche Zeitung.

La ministre française assure toutefois que le projet de Paris est encore “en cours de développement”. Elle a reconnu la nécessité de flexibilité au sein de l’Union européenne, tous les Etats membres ne partageant pas l’analyse de Paris, ajoute le journal sans la citer directement.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel doivent se rencontrer lundi à Berlin, une semaine après l’annulation surprise d’un rendez-vous des deux dirigeants qui avait ravivé les doutes sur l’entente franco-allemande.

Paris défend depuis plusieurs semaines la mise en place d’une gouvernance économique spéciale pour les 16 Etats de la zone euro, afin de coordonner les politiques budgétaires et ainsi défendre la monnaie unique.

Berlin de son côté est réticent à créer de nouvelles instances européennes, qui pourraient selon les Allemands attenter à l’indépendance de la Banque centrale européenne, et préfère continuer à agir au niveau de l’ensemble des 27 Etats membres de l’Union.

La France “ne peut encore donner de réponses précises sur la manière dont sera défini le rôle de la BCE ou sur le nombre d’Etats qui participeront à ce gouvernement”, a reconnu Mme Lagarde dans l’interview publiée lundi.

Les relations entre la France et l’Allemagne se sont nettement refroidies depuis que Mme Merkel s’est faite prier pour voler au secours de la Grèce et établir un plan de soutien de la zone euro.

Par ailleurs la chancelière allemande voudrait rallier les Européens à sa politique de rigueur budgétaire, là où le président français s’inquiète plutôt des risques d’étrangler la croissance.

Le Premier ministrre français François Fillon a cependant déclaré samedi que la France devrait réduire ses dépenses publiques de 45 milliards d’euros d’ici 2013, pour ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB.