Les experts de l’UE et du FMI à Athènes pour éplucher les comptes grecs

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érence de presse à Athènes le 2 juin 2010. (Photo : Louisa Gouliamaki)

[14/06/2010 10:19:01] ATHENES (AFP) Des experts de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) sont à pied d’oeuvre lundi à Athènes pour vérifier les comptes de l’Etat grec et l’état d’avancement du plan d’austérité draconien imposé en contrepartie des prêts internationaux.

“Les experts sont arrivés au ministère des Finances et se sont entretenus avec le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère.

Les experts de l’UE et du FMI, qui resteront une semaine dans la capitale grecque, devaient ensuite s’entretenir avec le président du Conseil des experts financiers (SOE) du ministère, Georges Zanias, puis se rendre à la Banque centrale de Grèce, où ils discuteront avec son gouverneur, Georges Provopoulos, a-t-il ajouté.

Jusqu’à la fin de la semaine, ils verront tour à tour les responsables des ministères du Travail, de la Santé et du Développement économique.

Cette visite s’inscrit dans le cadre des accords passés entre le gouvernement, l’UE et le FMI, signés en mai, octroyant un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans, en échange d’un plan d’économies visant à réduire le déficit public de près de 14% du PIB en 2009 à moins de 3% en 2014.

La Grèce qui doit ramener ce déficit à 8,1% du PIB en 2010 a déjà reçu 20 milliards d’euros en mai et attend deux autres versements, de 9 milliards chacun, en septembre et décembre.

“Le deuxième versement du prêt sera encaissé en septembre sur la base des résultats provenant de l’application des mesures prévues dans le plan jusqu’à fin juin”, avait indiqué M. Papaconstantinou la veille de l’arrivée des experts. Les conditions de ce versement seront examinées en juillet par une nouvelle mission de l’UE et du FMI, avait-il précisé.

“Nous n’avons aucune raison de nous inquiéter pour le deuxième versement, ni même pour les autres tant que le plan est appliqué au rythme actuel et avec succès”, a-t-il ajouté dans une interview au journal grec Real News.

Les dirigeants grecs ont affiché ces derniers jours leur optimisme après de résultats encourageants constatés pour janvier-mai: le déficit budgétaire a en effet diminué de 38,8% par rapport à la même période de 2009.

Les experts de l’UE et du FMI doivent vérifier si les termes du mémorandum signé en mai sont remplis. Le texte fixe notamment que d’ici la fin juin, les dépenses cumulées ne dépassent pas 34 milliards, et 67 milliards à la fin septembre. Elles ont atteint 25,257 milliards en mai.

L’énorme dette publique qui atteignait 310 milliards d’euros en mars dernier ne doit pas dépasser 342 milliards à la fin de l’année.

La mission doit également évaluer l’avancement des mesures structurelles pour assainir l’économie. D’ici la fin juin, selon le mémorandum, le gouvernement grec s’est engagé à élaborer un plan de réforme des retraites relevant l’âge de départ et allongeant la durée de cotisation. En outre, ce plan devrait aligner l’âge de départ des femmes sur celui des hommes.

Les syndicats, déjà remontés contre des mesures d’austérité sans précédent, sont totalement opposés au projet de réforme et ont annoncé pour mercredi un nouveau rassemblement de protestation dans le centre d’Athènes.

Le gouvernement doit aussi déposer un projet de loi instituant un Fonds de stabilité financière pour renforcer les banques grecques exposées, et présenter un plan d’assainissement de l’organisme public des chemins de fer (OSE), endetté à hauteur de 10 milliards d’euros.