ès d’un point d’accueil retraite de la sécurité sociale, le 14 juin 2010 à Paris (Photo : Miguel Medina) |
[14/06/2010 17:36:33] PARIS (AFP) Le gouvernement devrait parachever d’ici mardi soir, à l’issue de la journée d’action de FO, son projet de réforme des retraites , qui sera bâti autour d’un recul au-delà de 60 ans de l’âge légal de départ.
Alors que 56% des Français se disent préoccupés par le financement des retraites dans un sondage TNS Sofres lundi pour La Croix, la fin de la retraite à 60 ans est acquise, comme le principe de sa mise en oeuvre progressive.
Le gouvernement, qui prévoit de présenter son projet de loi en conseil des ministres le 13 juillet, hésiterait encore selon plusieurs sources entre une nouvelle barrière à 62 ou 63 ans.
De même, de nouveaux financements prévus pour assurer à terme l’équilibre du système de retraites, venus d’entreprises ou de hauts revenus, sont à définir, ainsi qu’une batterie de mesures d’accompagnement concernant l’emploi des seniors et des bonifications accordées pour compenser la pénibilité du travail.
à la tribune lors du festival “Ensemble, c’est tous!” le 12 juin 2010 au Parc de la Villette à Paris. (Photo : Miguel Medina) |
Une partie de la presse se faisait écho lundi matin de tensions au sein du couple exécutif sur la question de l’âge légal, avec d’un côté une ligne dure qui serait incarnée par le Premier ministre François Fillon en faveur des 63 ans, et de l’autre l’Elysée qui préférerait en rester à 62 ans, par crainte d’une rentrée sociale explosive.
“Ce sont des fantasmes”, a lancé François Fillon lundi depuis Oslo, ajoutant qu’il y aurait “encore des réunions à venir d’ici demain soir pour bâtir une réforme qui soit à la fois efficace”, “juste” et “raisonnable”.
Pour le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, “la réalité c’est que des décisions seront prises par le président de la République, sans doute demain (mardi) soir”. D’ici là, “l’ensemble des scénarios qui sont appuyés par les uns, par les autres, par Bercy, par le ministère des Affaires sociales (…) seront sur la table” a-t-il dit.
ées sur le régime général des retraites en France |
L’avant-projet devrait être rendu public mercredi par le ministre du Travail, Eric Woerth.
Le texte sera ensuite soumis à concertation “à un certain nombre de grands conseils, comme le Conseil supérieur de la fonction publique, le Conseil national de l’assurance vieillesse” a indiqué une source proche de l’Elysée.
M. Woerth a aussi glissé lundi qu’il souhaitait “dans les jours qui viennent” une annonce d’une réforme des retraites des parlementaires. François Fillon a confirmé vouloir “supprimer un certain nombre d’avantages qu’avaient certaines catégories de Français, y compris dans le monde politique”.
Côté syndicat, le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, qui organise une journée d’action mardi a d’ores et déjà renvoyé à la rentrée la “bagarre” contre la réforme gouvernementale des retraites, indiquant lundi “ne plus se faire d’illusion”.
L’objectif de mardi est de “réaffirmer ce que nous refusons : un report de l’âge de la retraite à 60 ans, un allongement de la durée de cotisation et la remise en cause du Code de pensions des fonctionnaires”, a-t-il dit.
Son homologue de la CFDT, François Chérèque, dont la centrale a approuvé la semaine dernière le principe d’une hausse de la durée de cotisation, a lui tiré sur le report de l’âge légal, estimant qu’il allait “accroître les inégalités”, surtout pour ceux qui ont commencé à travailler tôt.
D’autre part, l’intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC a haussé le ton en appelant à des grèves le 24 juin, date de sa prochaine journée d’actions contre le projet gouvernemental de réforme des retraites.
Les six organisations syndicales “constatent que le gouvernement persiste et signe dans son projet injuste sur les retraites. Dans ces conditions, la journée de grève et de manifestations du 24 juin (…) prend tout son sens”, ont-elles souligné dans un communiqué commun.