à Athènes. (Photo : Filippo Monteforte) |
[14/06/2010 18:06:14] PARIS (AFP) L’agence de notation Moody’s a abaissé lundi la note de la Grèce de quatre crans, de “A3” à “Ba1”, la reléguant à son tour dans la catégorie spéculative, ce qui reflète un risque de non remboursement de sa dette publique.
La note Ba1 reflète “les risques liés au plan de sauvetage mis en place par les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international” (FMI), a expliqué Moody’s dans un communiqué.
L’agence avait prévenu le 10 mai qu’elle pourrait reléguer la note de la Grèce en catégorie spéculative. Elle avait alors souligné que cette décision dépendrait “des développements au sein de l’économie grecque une fois dissipé le brouillard né de la panique financière, des mesures de soutien et des mouvements de protestation”.
Elle avait prévenu au même moment qu’elle pourrait aussi revoir, dans les quatre semaines, la note du Portugal, également en difficulté budgétaire.
La Grèce a déjà subi des baisses de notation par les deux autres agences. Elle est notée BB+ par Standard and Poor’s, qui la range également dans la catégorie des investissements spéculatifs, et BBB- par Fitch.
Il y a une “incertitude considérable sur le calendrier et l’impact” des mesures prises par la Grèce en contrepartie du plan de 110 milliards d’euros sur trois ans mis en place par la zone euro et le FMI, a estimé Sarah Carlson, analyste chez Moody’s.
La note Ba1, assortie d’une perspective stable, reflète un “plus grand, quoique faible, risque de défaut” de la Grèce, selon l’agence de notation.
Le plan élimine toutefois les risques d’un défaut à court terme et “encourage la mise en place de mesures crédibles, réalisables, qui ont de fortes chances de stabiliser les intérêts de la dette à un niveau supportable”, a souligné Sarah Carlson.
Les trois crans Ba1, Ba2 et Ba3 correspondent aux BB+, BB et BB- des autres agences majeures Standard and Poor’s et Fitch.
Des experts de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) étaient à pied d’oeuvre lundi à Athènes pour contrôler les comptes du gouvernement grec et l’évolution du plan draconien imposé en contrepartie des prêts destinés à sortir le pays de la crise financière.
La Grèce, qui doit ramener son déficit public à 8,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2010, a déjà reçu en mai 20 milliards et doit recevoir deux autres versements, de 9 milliards chacun, en septembre et décembre.
Les dirigeants grecs ont affiché ces derniers jours leur optimisme au vu des résultats encourageants pour la période janvier-mai où le déficit budgétaire a diminué de 38,8% par rapport à la même période de 2009.