Juncker critique l’abaissement “irrationnel” de la note de la Grèce

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éen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn à Luxembourg le 7 juin 2010 (Photo : Georges Gobet)

[15/06/2010 11:38:09] OSLO (AFP) Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a critiqué mardi l’abaissement “irrationnel” de la note de la Grèce annoncé la veille par l’agence de notation financière Moody’s, estimant que les marchés financiers “verraient dans quelques mois qu’ils ont eu tort”.

“Je ne comprends pas pourquoi cette nouvelle dégradation est intervenue”, a déclaré M. Juncker à quelques journalistes après un séminaire sur l’Europe à Oslo.

“Je suis totalement convaincu que les marchés financiers verront dans quelques mois qu’ils ont eu tort. Ils interprètent de façon erronée les décisions qui ont été prises”, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre luxembourgeois a notamment souligné que la Grèce s’était pliée à de “strictes” conditions d’assainissement de ses finances publiques pour recevoir l’aide des autres pays de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI).

“Ces abaissements de note ne sont pas, dans chaque cas, compréhensibles et rationnels”, a-t-il affirmé lors de son intervention. “Personnellement je pense que les marchés financiers agissent parfois de façon irrationnelle”, a-t-il dit.

M. Juncker a aussi souligné la difficulté de trouver “le juste équilibre” entre la lutte contre l’envolée de la dette publique et la nécessité de soutenir la reprise de la croissance.

“Nos fondamentaux sont en fait bien meilleurs que ceux des Etats-Unis et du Japon”, a-t-il aussi dit, en soulignant que le taux d’endettement et les déficits publics en Europe étaient moins élevés que dans ces deux pays.

“Mais nous sommes la cible des marchés financiers parce que nous avons été incapables de (…) réduire les déséquilibres” entre pays européens, au sein desquels l’état des finances nationales est très variable, a-t-il estimé.

L’agence de notation Moody’s a abaissé lundi la note de la Grèce de quatre crans, de “A3” à “Ba1”, la reléguant à son tour dans la catégorie spéculative pour un risque de non-remboursement de sa dette publique, mais Athènes a jugé cette sanction sans fondement.

Cette décision a aussi été critiquée par le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, qui a jugé “étonnant et malheureux” le moment choisi par Moody’s alors que la Grèce a, selon lui, pris des mesures pour stabiliser ses finances publiques.

La Grèce a déjà subi des baisses de notation par les deux autres agences. Elle est notée BB+ par Standard and Poor’s, qui la range également dans la catégorie des investissements spéculatifs, et BBB- par Fitch.