L’UE veut s’armer pour éviter de nouvelles crises budgétaires

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éunis en sommet à Bruxelles le 17 juin 2010 (Photo : Georges Gobet)

[17/06/2010 09:44:05] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants de l’UE entendent durcir jeudi leur discipline budgétaire et poser les jalons d’un gouvernement économique commun, afin de rassurer des marchés toujours préoccupés par la zone euro et en particulier la situation de l’Espagne.

Les chefs d’Etats et de gouvernements des 27 pays de l’Union européenne ont débuté vers 10H30 (08H30 GMT) un sommet à Bruxelles, qui doit se terminer dans l’après-midi.

Face à la crise de la dette qui secoue la zone euro, ils entendent envoyer un signal fort sur leur détermination à améliorer la “gouvernance économique” européenne, c’est-à-dire la coordination des politiques nationales.

Ils comptent aussi prendre des engagements pour durcir le Pacte de stabilité, qui encadre les politiques budgétaires de l’UE, alors que l’ampleur de la dette et des déficits européens continuent à inquiéter.

Des divergences persistent cependant.

La Suède et le Luxembourg notamment ont exprimé jeudi de fortes réserves à l’égard d’une proposition germano-française visant à supprimer les droits de vote dans l’UE des pays budgétairement trop laxistes, estimant que cela nécessiterait une procédure trop lourde de changement de traité.

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édois Fredrik Reinfeldt s’adresse aux journalistes à Bruxelles le 17 juin 2010 (Photo : John Thys)

“Je suis favorable à ce que nous utilisions le système tel qu’il existe à présent”, a déclaré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt en arrivant au sommet.

“Fondamentalement je n’ai rien contre cette proposition”, a dit de son côté le Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, “mais pour cela il faudrait changer le traité de Lisbonne et à mon avis ce n’est pas envisageable à court ou moyen terme”.

Les Européens sont sous pression pour faire preuve d’unité sur ces sujets, alors que leur situation économique reste fragile. Après la Grèce, c’est l’Espagne qui suscite des préoccupations sur les marchés.

La presse allemande et espagnole a fait état d’un plan en préparation pour apporter une aide financière à Madrid.

Selon le journal économique espagnol El Economista, l’Union européenne et le FMI serait en train de mettre au point un plan d’aide pour ce pays prévoyant une ligne de crédit de 200 à 250 milliards d’euros. Des informations démenties par l’Espagne et la Commission européenne.

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero devrait s’efforcer d’expliquer les efforts entrepris par son pays.

Son gouvernement a approuvé mercredi une réforme du marché du travail, jugée essentielle pour redynamiser l’emploi, mais sans dissiper les inquiétudes sur la solidité financière du pays, qui doit payer des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour emprunter sur les marchés.

Les banques espagnoles éprouvent en outre elles-aussi des difficultés grandissantes à trouver de l’argent frais auprès des marchés.

Dans ce contexte, les dirigeants européens cherchent à rassurer. Ils assurent qu’aucune aide à l’Espagne n’est programmée à ce stade.

“Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro ont mis en place début mai un mécanisme de sauvetage pour la zone euro, et je pars du principe que cette décision sera suffisante pour régler tous les problèmes qui se poseront”, a déclaré M. Juncker.

“L’Espagne est peut-être en difficulté mais il n’est pas prévu de se pencher particulièrement sur ce cas aujourd’hui”, a-t-il ajouté.

“Je pense qu’il faut regarder ce que l’Espagne a réalisé au cours des dernières semaines, elle a pris des décisions qui sont fortes”, a déclaré de son côté mercredi soir la chancelière allemande Angela Merkel.

Les dirigeants de l’UE, qui se préparent en vue du sommet du G20 de Toronto la semaine prochaine, devraient par ailleurs apporter leur soutien à une taxe sur les banques, pour s’assurer qu’elles contribuent à payer la facture de la crise.