Positionner la Tunisie comme pôle d’attraction au cœur de la zone euro-méditerranéenne pour le secteur textile/habillement, référencer le Salon Texmed comme rendez-vous incontournable des professionnels de la région et autres ambitions ou objectifs nobles et légitimes à condition de mettre les moyens pour les réaliser et s’assurer que l’image que nous renvoyons aux autres soit aussi valorisante que nous le voudrions bien.
Texmed 2010, ouvert officiellement mercredi 16 juin 2010 par, respectivement, Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l’Artisanat, et Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et de la Technologie, comme à son habitude, a essayé d’exaucer les vœux des exposants aussi bien Tunisiens qu’étrangers. Les sept villages produits ont été bien agencés et les 207 exposants nationaux ainsi que les 73 étrangers ont réussi à avoir la visibilité voulue quant à leurs produits. On ne risque pas de se perdre dans les différents halls séparant les villages et nous pouvons aisément identifier le stand auquel nous comptons nous y rendre.
Texmed 2010 serait celui de la relance du secteur textile qui a considérablement reculé en 2009, et en nombre, pour cette édition, les Italiens ont surpassé les exposants français, se plaçant en première place avec 17 exposants avant les Marocains.
L’atmosphère de cette édition de Texmed était plutôt à l’optimisme, elle ne rappelle en rien celle de l’année dernière organisée dans un climat morose caractérisé par une crise financière et économique internationale. Les exposants, pour leur part, semblaient mieux disposés et plus optimistes que l’année dernière. Il faut dire que la reprise se confirme de plus en plus.
Pour les 5 premiers mois de l’année, les exportations tunisiennes en textile ont augmenté de 4,1%, contre 9,2% pour les importations.Selon le Centre technique du textile (CETTEX), on a observé au mois de mai une stabilité au niveau des exportations (+1,2%) et une dynamique à l’horizon avec une hausse prévue des importations de l’ordre de 18,5%.
Les performances ont concerné en particulier les tee-shirts et les maillots de bain. Depuis le début de l’année, les exportations de tee-shirts ont augmenté de 13% en valeur et de 24% en volume réalisées surtout sur le marché italien.
Le balnéaire a été également aussi performant sinon plus que les tee-shirts avec une hausse de 47,1% en valeur et 7,5% en volume. Ce produit a réalisé une progression de deux chiffres sur le marché italien, ce qui est considérable.
Dans un souci de renforcer la tendance, un défilé de maillots de bain féminin a été organisé à l’occasion de ce Texmed. Un défilé sensé valoriser les produits fabriqués à l’échelle locale et destinés à l’export sauf que les «Mannequins» n’avaient pas la stature, le port, la présence et le professionnalisme requis et exigés pour réellement recueillir l’adhésion des spectateurs parce que l’on se doute bien qu’un défilé de maillots de bain exige des critères esthétiques encore plus sévères que lorsqu’il s’agit du prêt-à-porter. Pour certains parmi les présents, et surtout ceux habitués à assister à des défilés ou même regarder des chaînes de mode tel Fashion TV, le défilé «texmedien» des maillots de bain ressemblait plus à une mauvaise farce faite pour dévaloriser le produit plutôt que pour le vendre. Des mannequins en herbe auraient pu mieux faire. Le couple de jeunes défilant en tenues sport était plutôt sympa sauf que la scène du baiser furtif était gratuite. Un peu de retenue n’aurait pas fait de mal.
Dans l’ordre naturel des choses, être un mannequin, c’est être à son avantage, être un sacerdoce, dans le nôtre, c’est non seulement avoir été au désavantage du métier même de mannequin mais de celui du produit, ce qui est inadmissible.
Il aurait peut-être fallu mettre le prix pour recruter des mannequins de haute facture, ou peut-être avoir eu assez d’humilité pour se suffire d’exposer les articles de plages sur des mannequins en cire, on aurait pu mieux apprécier. Et qu’on ne prétende pas qu’il n’y a pas de mannequins locaux de qualité qui auraient réalisé meilleure performance, il y en a et ces dernières années on les a vus défiler avec toute la finesse, la classe et la grâce des mannequins internationaux. Les demi-mesures ne devraient plus être tolérées, ou bien nous avons les moyens de nos ambitions, ou bien ayons le courage et l’honnêteté de réduire nos ambitions à nos moyens.
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