L’économie allemande de plus en plus en forme

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ère allemande Angela Merkel lors d’une conférence de presse le 7 juin 2010 à Bruxelles (Photo : Johannes Eisele)

[18/06/2010 14:16:09] BERLIN (AFP) Les entrepreneurs ont le moral, les indicateurs ont fière allure, Volkswagen rehausse ses prévisions de résultats: les nouvelles sont bonnes sur le front de l’économie allemande, qui s’affiche de plus en plus en forme.

Selon un schéma bien rodé, c’est son industrie exportatrice qui tire la première économie européenne, après la pire récession de l’après-guerre l’an dernier. Et l’Allemagne agit du coup elle-même comme “facteur stabilisateur” en Europe, selon l’économiste Alexander Koch, d’Unicredit.

“L’export remplit une fois de plus son rôle de locomotive et hisse l’économie hors de la crise”, commentait cette semaine le président de la fédération des chambres de commerce et d’industrie (DIHK), Martin Wansleben.

Selon le sondage de printemps du DIHK, réalisé auprès de 22.000 entreprises, pour 54% d’entre elles les affaires vont bien, de nouvelles embauches sont prévues.

Des chiffres qui confortent les indicateurs récents: commandes et production industrielles affichent de confortables taux de croissance, le chômage de mai était à son plus bas niveau depuis 1992.

Le DIHK table dorénavant sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,3% cette année. Un institut renommé, l’IfW de Kiel, a rehaussé sa prévision à 2,1%. Début juin la Bundesbank avait passé la sienne à 1,9%.

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és sur un bateau dans le port allemand de Hambourg, le 1er juin 2010 (Photo : Fabian Bimmer)

La dynamique devrait se ralentir un peu au deuxième semestre par rapport à maintenant, préviennent les économistes, et encore plus l’an prochain sur fond de plans d’austérité parfois drastiques des partenaires européens de l’Allemagne.

Mais, pour l’instant, entreprises et fédérations sectorielles font état d’affaires qui repartent. Celle de la sidérurgie, WVS, a relevé la prévision de production d’acier du pays cette année. Volkswagen, numéro un européen de l’automobile, a revu en hausse ses objectifs de résultat 2010.

Ces révisions sont dues en partie aux niveaux très bas observés l’an dernier, et à l’extrême prudence manifestée jusqu’ici par les uns et les autres, échaudés par la crise.

Mais la donne a changé: la baisse de l’euro face au dollar arrange incontestablement les affaires des exportateurs allemands.

C’est pourquoi, dans l’acier par exemple, “la reprise en Allemagne est plus marquée que dans l’Union européenne dans son ensemble”, selon le patron de la fédération WVS, Hans Jürgen Kerkhoff.

Ses partenaires européens sont les plus gros clients de l’Allemagne. Mais le pays vend plus que ses concurrents ses voitures, produits chimiques et machines au reste du monde, notamment en Asie. Et profite donc, combiné à l’effet taux de change, de la croissance retrouvée dans ces régions.

Dans les machines pour l’industrie textile par exemple, pour lesquelles les commandes enregistrent actuellement de véritables bonds, “95% de notre production part à l’export, et là-dessus 55% va en Asie”, explique à l’AFP Nicolai Strauch, de la fédération de cette branche très spécialisée. Où le moral est donc “raisonnablement optimiste”, selon lui.

C’est la tonalité qui prévaut dans les machines-outils en général, vaste secteur pesant 160 milliards d’euros de chiffres d’affaires et gros succès allemand à l’export. “Les choses se sont beaucoup redressées”, explique Olaf Wortmann, expert en conjoncture de la fédération sectorielle VDMA. Les capacités de production ne tournent pas encore à plein, les machines étant parmi les dernières choses que les entreprises se remettent à acheter quand la croissance revient.

Mais les chiffres de commandes sont au beau fixe, ce qui veut dire que, dans quelques mois, la production suivra. Ce qui ne sera pas un mal après une chute de 25% l’an dernier.