ère avant le match du Mondial contre la Serbie, le 18 juin 2010 (Photo : Liu Jin) |
[18/06/2010 15:05:29] PARIS (AFP) Des millions de pintes en plus en Angleterre, des magasins dévalisés en Corée du sud, des stocks supplémentaires en Afrique du sud: la consommation de bière, en recul un peu partout dans le monde ces dernières années, semble dopée par la coupe du monde de football.
“Nous sommes devenus plus optimistes depuis que le Japon a battu le Cameroun. Les commandes de distributeurs ont été dopées par cette victoire”, confie Shinya Izumi, porte-parole du brasseur nippon Kirin, fabricant de la bière éponyme.
Jusqu’ici prudent, Kirin est désormais rassuré sur l’impact du Mondial, une compétition suivie par un tiers des habitants de la planète, sur ses ventes.
“Nous espérons que nos ventes totales vont croître de plus de 4% durant cette coupe du monde”, indique le porte-parole.
Au Japon, l’industrie de la bière avait vu ses ventes décoller de 4% lors de la dernière édition du Mondial en 2006.
Premier marché mondial de la bière, la Chine indique que celle-ci coule à flots depuis le début de la coupe du monde, notamment dans dans les grandes villes.
A Zhuzhou (centre), le plus gros brasseur du pays Tsingtao affirme que ses ventes ont quasiment doublé. Le fabricant de boissons explique avoir écoulé environ 42.000 bouteilles de bière par jour, contre 24.000 bouteilles avant la coupe du monde.
Le 17 juin, jour du match Corée du sud-Argentine, les magasins de la chaîne GS25 ont écoulé 345.000 bouteilles ou cannettes de bière en Corée du sud, soit une envolée de 123% par rapport à la semaine précédant le Mondial.
Le 12 juin, au lendemain de l’ouverture de la compétition, Bokwang Family Mart, autre chaîne de magasins sud-coréenne, avait annoncé que ses ventes de bière avaient été multipliées par deux, avec 45.000 bouteilles ou cannettes écoulées.
En Angleterre, l’un des pays européens où il y a une forte culture de la bière, les pubs ne désemplissent pas, selon la British Beer and Pub Association (BBPA).
ère (Photo : Dominique Faget) |
Lors de la rencontre opposant l’Angleterre aux Etats-Unis le 12 juin, 9 millions de pintes de bière en plus ont été servies et ont rapporté environ 42 millions d’euros, avance la BBPA.
La deuxième chaîne britannique de supermarchés Asda s’attend à une hausse de 37% de ses ventes de bière pendant la compétition.
“Le mondial est un tremplin pour la consommation de la bière”, résume une étude du cabinet Euromonitor International. Selon cette enquête, le marché de la bière, déprimé ces dernières années, pourrait enregistrer en 2010 ses meilleures ventes de la décennie grâce au Mondial.
Ce fut déjà le cas lors de la dernière coupe du monde en Allemagne en 2006, rappelle Euromonitor.
Les brasseurs allemands indiquent que l’entrée en fanfare de l’équipe nationale dans la compétition leur a été bénéfique. Il y a trente ans, un Allemand buvait 150 litres de bière par an, il n’en consomme plus que 100 litres aujourd’hui.
En Afrique du sud, pays hôte, le brasseur SABMiller, propriétaire des marques Miller Lite, Peroni ou encore Grolsh, a grossi ses réserves pour prévenir toute rupture de stocks.
“Il y a le plein de bière”, sourit Alastair Hewitt, responsable marketing du groupe, qui compte écouler dix millions de litres de bières, soit 50 millions de pintes sur les cinq semaines que dure la Coupe du Monde.
“Des numéros de téléphone sont mis en place pour permettre aux clients de nous joindre en cas de rupture de stocks”, explique M. Hewitt.
En France, où la consommation de bière est moindre, comparé aux autres pays européens, le président de l’association des brasseurs Gérard Laloi, qui ne dispose pas encore de chiffres de ventes, souligne que “plus que la coupe du monde, c’est le temps (soleil/pluie, ndlr) qui influe sur la consommation de bière”.
“S’il fait beau, la consommation augmente entre 10 et 15%, sinon c’est mou”, affirme-t-il.