Un clavier d’ordinateur (Photo : Joel Saget) |
[18/06/2010 15:24:49] TALLINN (AFP) Les gouvernements et les sociétés des pays de l’Otan doivent enfin se rendre compte du risque d’attaques informatiques, ont averti vendredi des experts internationaux réunis en conférence à Tallinn.
“Le cyber-crime et le cyber-espionnage sont des faits qui ne peuvent être ignorés”, a déclaré Melissa Hathaway, experte en sécurité informatique et ancienne responsable des services de renseignement américains.
“Les infrastructures clés, notamment les centrales électriques, sont devenues des cibles vulnérables à cause de leur dépendance du réseau informatique”, a estimé Mme Hathaway.
“Il n’existe pas dans le monde moderne de sécurité nationale sans la sécurité économique. Tant les sociétés que les citoyens devraient prendre conscience du danger”, a-t-elle ajouté.
Charlie Miller, un analyste de sécurité qui effectue des cyberattaques simulées, souligne qu’une cyber-guerre est bien plus facile à mener qu’une attaque conventionnelle.
“Cela prendrait deux ans et coûterait moins de 50 millions de dollars par an pour préparer une cyberattaque qui paralyserait les Etats-Unis”, a-t-il affirmé.
Il suffirait, selon lui, de faire travailler moins de 600 informaticiens pour infecter les ordinateurs, a-t-il ajouté.
L’Estonie, un pays de 1,3 million d’habitants, est championne des technologies informatiques. Surnommée “e-stonia” à ce titre, elle abrite un centre de défense informatique de l’Otan.
Le réseau internet de ce petit pays balte, ancienne république soviétique, avait subi au printemps 2007 une série de cyberattaques à la suite d’émeutes de ses habitants russophones, mécontents d’un déplacement du centre de Tallinn d’un monument à la gloire de l’Armée rouge.
L’Estonie avait accusé Moscou d’avoir été à l’origine de ces attaques, accusations que la Russie avait rejetées.