és, le 15 juin 2010 à Strasbourg (Photo : Johanna Leguerre) |
[20/06/2010 08:56:31] PARIS (AFP) France Télécom et le patron du Nouvel Observateur Claude Perdriel s’allient avec le groupe espagnol Prisa, éditeur d’El Pais, pour se porter candidats au rachat du groupe Le Monde, a annoncé dimanche le PDG de l’opérateur téléphonique Stéphane Richard, à la veille de la date limite pour le dépot des offres définitives.
Une offre concurrente a été déposée par un autre trio constitué du banquier d’affaires Matthieu Pigasse, patron de Lazard Europe et propriétaire du magazine Les Inrocks, l’homme d’affaires Pierre Bergé et le président-fondateur de l’opérateur Free, Xavier Niel.
Le Monde, dont le conseil de surveillance tranchera le 28 juin entre les deux offres, cherche un repreneur qui devra massivement recapitaliser le groupe fortement endetté. Les montants avancés sont évalués de 80 à 120 millions d’euros.
énéral de France Télécom, Stephane Richard, le 18 janvier 2010 à Paris (Photo : Charles Platiau) |
France Télécom est surtout intéressé par les activités numériques du Monde. Prisa, propriétaire du quotidien El Pais et déjà actionnaire du Monde à plus de 15%, devrait parachever un rapprochement avec le duo Perdriel-France Télécom.
“Nous avons jeté, avec Claude Perdriel et Prisa, les bases d’un accord qui sera présenté ce soir (dimanche) à mon conseil d’administration”, a indiqué Stéphane Richard dans une interview au Journal du Dimanche.
Selon lui, cet accord prévoirait “le rachat de la participation de 34% du groupe Lagardère dans le Monde Interactif” qui édite notamment lemonde.fr et est également contrôlé à 66% par Le Monde. “Au total, notre investissement pourrait représenter de 50 à 60 millions d’euros”, a également précisé le patron de France Télécom, rapprochant cette somme des “6 milliards que le groupe investit chaque année”.
Pour sa part, le groupe de médias et d’armements Lagardère s’est déjà déclaré prêt à discuter, en particulier avec Orange (France Télécom), d’une cession de ses participations.
à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
Claude Perdriel a précisé proposer un total de 80 millions d’euros pour la reprise de 67% du groupe et s’est dit prêt à monter jusqu’à 100 millions d’euros “si besoin était”.
L’offre de Claude Perdriel est déposée par sa holding industrielle SFA PAR, qui coiffe ses sociétés industrielles, et son groupe de presse (Nouvel Observateur, Challenges, Sciences et Avenir).
Certains observateurs du dossier voient derrière France Télécom la main de l’Elysée, d’autant que Nicolas Sarkozy a confié au directeur du Monde, Eric Fottorino, qu’il n’était pas favorable à l’offre Niel-Pigasse-Bergé.
Entre le dépôt des offres définitives et la décision du Conseil de surveillance du Monde, plusieurs actionnaires de référence, comme la Société des rédacteurs, se seront exprimés en assemblée générale.