Maintenant que les lampions de la troisième édition du Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris se sont éteints (SITAP, 4-6 juin 2010), les exposants –et en particulier les promoteurs immobiliers qui constituent la principale des exposants à cette manifestation- doivent faire leur bilan. «Combien avons-nous gagné ?» est certainement la principale question à laquelle ils s’efforcent de répondre. Mais bon nombre d’entre eux ne semblent pas se poser une question toute aussi importante : auraient-ils pu gagner davantage ?
D’après des sources proches de cette manifestation, la question à cette réponse est indubitablement : Oui. Mais à quoi le décalage entre les résultats obtenus par les exposants et ceux qu’ils auraient pu obtenir peut-il être imputé ?
A ORSAF (Organisation Salons et Foires)? Même si toute œuvre est par définition perfectible, l’organisateur du SITAP ne peut être tenu pour responsable de ce décalage, selon des exposants. L’organisateur du SITAP a fait le nécessaire, notamment en matière de communication –à laquelle un budget de 700.000 euros a été consacré- pour attirer la frange de la population tunisienne –en l’occurrence les Tunisiens Résidents à l’Etranger, particulièrement en France- recherchée par les promoteurs immobiliers tunisiens. Ainsi, 950 affiches et 2.200 oriflammes ont été déployées dans les gares et métro de l’Ile de France. Quatorze spots ont été diffusés et 1.840 messages radios (Radio Orient, Radio Soleil, Radio Mosaïque, et Radio Jawhara).
Et d’aucuns pensent que si certains exposants ne tirent pas le maximum de leur participation au SITAP, la faute leur en incombe principalement. Les promoteurs immobiliers, en particulier, présentent de nombreuses lacunes, notamment en matière de politique commerciale et marketing qui laisse parfois beaucoup à désirer.
D’abord, une des aberrations constatées que le SITAP continue de traîner d’une édition à l’autre est cette proportion majoritaire parmi les promoteurs immobiliers à ne pas vouloir afficher les prix des biens immobiliers qu’ils proposent.
Ainsi, sur la centaine d’exposants, seuls cinq –quatre promoteurs immobiliers et une banque- ont affiché cette donnée fondamentale à la fois pour l’exposant lui-même que pour le client potentiel. «En affichant ses prix, un exposant permet aux acquéreurs potentiels de choisir le produit le plus adapté à leurs moyens, évite de ce fait d’être submergé de visiteurs ne correspondant pas à son offre et améliore en conséquence très sensiblement la rentabilité de son stand», souligne un des plus anciens promoteurs immobiliers de Tunisie.
Ensuite, seulement deux opérateurs ont lancé une opération promotionnelle à l’occasion du SITAP, alors que cet outil judicieusement utilisé à l’occasion de pareille manifestation peut permettre de doper les ventes.
De même, les moyens –à la fois humains et matériels- mis en œuvre à cette occasion ne sont parfois pas à la hauteur des objectifs fixés. Si certains exposants –comme la Banque de l’Habitat qui avait mobilisé cette année une dizaine de commerciaux- ne lésinent pas sur l’investissement, d’autres réduisent tout au strict minimum.
Par exemple, sur la centaine d’exposants, 52 ont déployé des écrans plats -18 étaient équipés d’ordinateurs- et douze seulement ont investi dans la confection de maquettes pour permettre aux prospects de bien visualiser les biens immobiliers proposés à la vente. Certains ont même réduit au maximum l’espace loué -400 euros le m2- pour l’aménagement de leur stand. Et une vingtaine a tout bonnement annulé ses réservations à la dernière minute, infligeant une lourde perte financière à ORSAF. Pourtant, M. Kamel Landoulsi, promoteur du SITAP, a décidé de ne pas réclamer aux défaillants –ce qu’il est légalement fondé à faire- le règlement des montants dus.