Le transport intelligent, on en parle beaucoup mais on en témoigne peu. Impulsé par le développement des nouvelles technologies, ce type de transport dit intelligent est désormais une composante indispensable pour la dynamique économique de la Tunisie. Se basant sur une approche privilégiant un système d’information intégré, il constitue une première étape vers l’amélioration des services de transport dans la capitale et dans les régions intérieures.
Dans cet objectif d’améliorer la qualité et la rentabilité, la Société Régionale de Transport de Kairouan (SORETRAK) a démarré, depuis l’an 2000, un programme pour la mise en place d’un système d’aide à l’exploitation, qui a commencé depuis mars 2010. «Comme première étape, nous avons entrepris la mise en place d’un système d’information intégré. Le système GPS a été identifié depuis février 2009. C’est en mars 2010 qu’on a fusionné les deux systèmes pour obtenir enfin le système d’aide à l’exploitation. La prochaine étape consistera à développer une approche d’information aux voyageurs au sein dudit système», nous a appris M. Hafedh Ayad, président-directeur général de la SORETRAK, lors de la conférence de presse du 21 juin 2010.
Visibilité du parc…
Mais si les responsables de la société ont été si patients, c’est que le résultat vaut vraiment le coup. Selon M. Ayad, ce système a permis une visibilité totale du parc. Les équipes de contrôle peuvent désormais suivre les différents mouvements des bus, leur emplacement, les retards, les circuits, les vitesses. «Nous pouvons surveiller tout le parc en temps réel. Les bus sont suivis pas à pas depuis le point de départ jusqu’au point d’arrivée. Il y a un traçage des circuits pour chaque bus et chaque ligne mais aussi un traçage des différents mouvements de chaque bus au niveau de l’accélération, le freinage, les virages, les secousses, les excès de vitesse, etc.», a affirmé M. Sadok Ghozzi, un responsable de la société. Ceci facilite aux équipes de contrôle de détecter les violations et d’intervenir rapidement en cas de panne ou d’accidents.
Dans une zone de développement régional, le transport devrait être un vecteur de dynamique économique. Jusqu’ici, on a enregistré plus de 2.000 ouvriers sur le marché du travail en 2010 à Kairouan. Ce qui a amené la SORETRAK à intensifier son parc, en mobilisant 25 bus pour le transport des ouvriers à la zone industrielle, au lieu de 15 auparavant. Ajoutons à cela que le transport à l’intérieur du gouvernorat est essentiellement scolaire. Toujours selon M. Ayad, le système d’aide à l’exploitation a permis un gain d’énergie de 7% pour la société, justifié par la suppression des distances non étudiées, grâce à une visibilité total du parc.
Il est à noter que ce système concerne toutes les sociétés régionales de transport en Tunisie. A fin septembre 2010, ces sociétés devraient avoir un système d’information unique, lui permettant de passer au système GPS et au système d’aide à l’exploitation.
L’information du voyageur…
D’un autre côté, la SORETRAK prévoit tout un programme d’information voyageur qui sera intégré au système d’aide à l’exploitation. Le nouveau système axera davantage sur la communication avec la clientèle, essentiellement, à travers des afficheurs dans toutes les stations de bus avec une indication de l’heure de départ et d’arrivée au point indiqué. Sur le plan commercial, un nouveau département a été créé pour étudier les différentes lignes et les différents circuits et identifier les besoins de clients dans certaines zones. Un espace commercial sera également prêt d’ici fin août 2010, avec l’objectif d’obtenir la norme «marhaba», initié par l’INNORPI. On prévoit aussi l’amélioration du site web de la société pour intégrer le service abonnement en ligne et la création d’une ligne “bleu” pour l’information des voyageurs.
La SORETRAK mise sur un autre chantier, celui de son atelier, et dont les études techniques et le financement sont prêts. La société est actuellement en attente de l’autorisation du ministère de l’agriculture pour la transformation de la nature du terrain d’origine agricole en terrain industriel.
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