été Générale Jérôme Kerviel arrive au Palais de justice de Paris le 22 juin 2010 (Photo : Jacques Demarthon) |
[23/06/2010 08:48:51] PARIS (AFP) La Société Générale va réclamer mercredi à Jérôme Kerviel 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts, somme record correspondant à la perte qu’elle attribue à la “fraude” de son ancien trader, mais que l’énormité rend finalement symbolique.
Après les derniers témoignages mardi, la parole est mercredi après-midi aux parties civiles, dont la principale est la Société Générale elle-même.
La banque estime avoir été menacée de disparition par les agissements de l’ancien trader, qui a pris sur les marchés financiers des engagements astronomiques, à hauteur de dizaines de milliards, à l’insu de sa hiérarchie selon elle.
En janvier 2008, découvrant l’ampleur de son exposition sur un marché déjà malmené par la crise des “subprimes” (crédits hypothécaires américains), la banque avait “débouclé” (soldé) pour quelque 50 milliards de “positions” prises par le trader, enregistrant au final la perte, annoncée le 24 janvier 2008, de 4,9 milliards.
Le prévenu refuse d’assumer la responsabilité de cette perte, estimant que le débouclage a été mal fait, au mauvais moment. Un point de vue que son avocat, Me Olivier Metzner, fera sans doute valoir vendredi dans sa plaidoirie.
En attendant, trois avocats de la Société Générale, Mes François Martineau, Jean Reinhart et Jean Veil, vont se succéder mercredi pour réclamer réparation devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, tout en sachant que Jérôme Kerviel ne pourra évidemment pas payer une telle somme.
Après eux viendront les autres parties civiles, dont cinq salariés ou retraités actionnaires de la Société Générale, qui estiment que leur épargne a souffert de “l’affaire Kerviel”. Ils devraient reclamer au total quelque 100.000 euros.
Jérôme Kerviel, 33 ans, poursuivi pour abus de confiance, faux et usage de faux et “introduction frauduleuse de données” dans un système informatique, encourt par ailleurs cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende.
Le procès, commencé le 8 juin, s’achèvera vendredi. Le jugement sera mis en délibéré.