Logo de l’euro (Photo : Boris Roessler) |
[23/06/2010 10:16:50] BRUXELLES (AFP) L’indice composite des directeurs d’achats (PMI) de la zone euro, qui synthétise l’activité dans les services et l’industrie, a reculé pour le deuxième mois consécutif en juin, alimentant les craintes que les mesures d’austérité en Europe ne pèsent sur la croissance.
L’indice PMI a baissé à 56 points, son plus bas niveau depuis trois mois, selon une première estimation publiée mercredi.
Il s’était établi à 56,4 points en mai, après un pic post-récession de 57,3 points en avril, et 55,9 points en mars.
L’indice se situe pour le onzième mois consécutif au-dessus de la barre des 50 points à partir de laquelle il signale une progression de l’activité. Mais son recul signifie un fléchissement du taux de croissance.
Dans les services, le PMI baisse à 55,4 points, contre 56,2 points en mai. C’est son plus bas niveau depuis deux mois.
Dans le secteur manufacturier, il fléchit également, à 55,6 points, après 55,8 points en mai. C’est son plus bas niveau depuis quatre mois.
L’indice PMI “semble indiquer une accélération de la croissance du PIB de la zone euro au cours du second trimestre, qui pourrait avoir atteint un solide taux de l?ordre de 0,6 à 0,7%”, a commenté Chris Williamson, chef économiste de Markit, dans un communiqué.
“Cependant, la baisse de plusieurs indicateurs (croissance de l’activité, des nouvelles commandes et des exportations) en fin de trimestre donne à penser que la croissance économique va fléchir à mesure que nous progresserons dans le second semestre”, a-t-il ajouté.
Pour les économistes, le recul de cet indicateur pour le deuxième mois consécutif pourrait signaler que les plans de rigueur adoptés en Europe face à la crise de la dette commencent à peser sur la croissance.
C’est “un nouveau signe que les mesures d’austérité annoncées pourraient commencer à avoir un impact” sur l’économie, même si “pour l’instant, l’indice continue à indiquer une croissance assez forte”, souligne Ben May, de Capital Economics.
“Alors qu’un grand nombre d’économies importantes de la zone euro suivent maintenant les économies de la périphérie en annonçant des mesures d’économies, la reprise devrait perdre de son élan dans la seconde partie de l’année”, ajoute-t-il.
La baisse de l’indice nourrit les “inquiétudes” concernant “un effet d’étouffement de la croissance” par la crise de la dette dans la zone euro et l’austérité budgétaire qu’elle entraîne dans un certain nombre de pays, a commenté de son côté Howard Archer, de l’institut IHS Global Insight.